Saint-Barth -

Bisbille autour d’une campagne de prévention sur la sécurité routière

Dans le sillage du GLTD mis en place par le parquet pour diminuer le nombre d’accidents de la route à Saint-Barth, des élus ont organisé une campagne de sensibilisation. Projet repris en main par la Collectivité.

 

Dans les semaines qui viennent, devrait se tenir sur l’île le premier forum de la sécurité routière, en réaction aux accidents de la route qui se multiplient, et dont quatre ont été mortels, au début de l’année. L’organisation de cette journée ne se fait pas sans heurts au sein de la Collectivité.

 

L’idée est venue d’Hélène Bernier, au mois de mai. En tant qu’élue de la commission transport-circulation-sécurité routière, elle l’a soumise au président de ladite commission, Alfred Brin. Ce dernier s’est montré peu enthousiaste : il redoutait un doublon avec le travail du GLTD et celui de la préfecture, en charge de ces questions. Mais si à Saint-Martin, où deux personnes ont perdu la vie sur les routes cette année (en partie française), plusieurs actions de sensibilisation ont été menées, cela n’a pas été le cas à Saint-Barthélemy.

 

Hélène Bernier a donc poursuivi son idée et commencé l’organisation du rendez-vous, épaulée par Xavier Lédée, membre de la même commission. Tournage d’un clip de sensibilisation, réalisation d’autocollants, intervention au collège, campagne de communication, travail sur le code de la route de Saint-Barth… L’événement s’installerait sur le parking du stade (là même ou de nombreux scootéristes s’exercent au wheeling). Après concertation avec tous les acteurs, la date du 24 novembre a été convenue : les saisonniers viennent d’arriver, les socioprofessionnels ne sont pas encore débordés, et il n’y a pas d’événement prévu sur l’île à ce moment là. La liste des acteurs participants est longue : Deal, préfecture, gendarmerie, hôpital, club Harley Davidson, association des hôteliers et loueurs de villas, Rotary et Lions Club, Ajoe, collège, auto-école, CESCE…

 

« Une guéguerre politico-politicienne »

Hélène Bernier et Xavier Lédée sont venus proposer leur projet clé en main à la Collectivité. Mais le conseil exécutif a jugé que la date choisie n’était pas forcément la meilleure, et le temps imparti pour l’organisation trop restreint. « L’idée est très intéressante, mais le délai est trop court. Nous avons besoin d’un peu plus de temps pour l’organiser », explique Alfred Brin, président de la commission transports. « En plus, le week-end de Thanksgiving, de nombreux socioprofessionnels ne seront pas disponibles. » La Collectivité « a proposé la date du 12 janvier 2019 qui a reçu l'accord de la préfète et du vice-procureur », informe son service communication. « Cette nouvelle date permet aux différents services de la Collectivité et de l'Etat de travailler sereinement sur les modalités de production d’un tel événement. »

 

Cette décision a pour le moins surpris Hélène Bernier et Xavier Lédée. La première y voit « une guéguerre politico-politicienne. Cette initiative, saluée notamment par la Préfecture, de campagne pour la « sécurité routière » date du mois de mai, nous l’avions d’ailleurs proposée au Président de la commission transport. Ce dernier nous avait alors répondu qu’il s’en chargerait lui-même. Après de vaines relances, sans succès, pour lancer cette campagne, nous avons décidé, Xavier et moi-même, de prendre les choses en main et travailler en collaboration sur ce dossier. » Elle précise qu’ils se tiennent tous deux à disposition des organisateurs pour partager leur travail. « L’essentiel est bien que cette campagne de prévention puisse se faire. » Xavier Lédée, lui, aussi, comprend mal la décision de reporter le forum ; mais « si c’est quelqu’un d’autre qui le mène à bien, peu m’importe, tant que le projet aboutit d’une manière ou d’une autre. »

 

« Ils vont être associés à l’organisation, et leur travail sera repris dans des réunions préparatoires », rassure Alfred Brin. En tout cas, une campagne de cette ampleur serait une première en matière de prévention à la sécurité routière sur l’île depuis onze ans, avant que Saint-Barthélemy ne devienne une collectivité d’outre-mer.

En 2018, soixante personnes ont perdu la vie au volant ou guidon en outre-mer, dont quatre à Saint-Barthélemy.  


JSB 1300

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