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Les résultats définitifs seront donnés le 8 décembre, il reste toujours des votes à décompter aux Etats-Unis. Mais en remportant la majorité des grands électeurs Joe Biden est assuré de succéder à Donald Trump, bien que ce dernier ne l’entende pas de cette oreille. Cette élection aura crispé les Américains jusqu’à Saint-Barthélemy.
Quelle tension dans la première puissance mondiale ! Au terme de quatre jours de suspense, samedi 7 novembre, Joe Biden a pu annoncer officiellement sa victoire à l’élection présidentielle face à Donald Trump. Une victoire pas aussi écrasante que ce qu’espéraient les Démocrates. Le président sortant, lui, refuse de parler de défaite, d’ailleurs il ne s’exprime que très peu ces derniers jours. Etat après Etat, il conteste la validité du scrutin et dénonce des fraudes.
Investiture le 20 janvier
Le résultat définitif du scrutin sera annoncé le 8 décembre. Le 14 décembre les grands électeurs voteront pour désigner le chef de l’Etat. A ce stade 279 d’entre eux sont acquis à la cause de Joe Biden, il en faut 270 pour être choisi. Le 6 janvier, le Président sera désigné par le congrès, et enfin le 20 janvier, est prévue la cérémonie de passation de pouvoir.
L’apaisement aux états-Unis, ce n’est pas pour tout de suite. Si Joe Biden a promis de «guérir » l’Amérique, les semaines qui viennent resteront tendues. Avant “l’election day” du 3 novembre, Le Journal de Saint-Barth avait contacté des citoyens américains résidents de l’île pour connaître leur regard sur cette campagne politique. Fin de non-recevoir généralisée : le sujet est beaucoup trop sensible pour être discuté, même anonymement.
Quand la Pennsylvanie a basculé en faveur de Joe Biden samedi 7 novembre, lui assurant la majorité des grands électeurs donc l’accès à la Maison Blanche, une publication sur notre page Facebook nous a valu un mail rageur de résidents américains de Saint-Barth. Notre publication disait : “Après quatre jours suspendus Joe Biden est élu 46e président des Etats-Unis”. « (…) En tant que natifs de Saint-Barth et citoyens américains vivant à Saint-Barth, les quelque 300 d’entre nous, plus 80% des touristes qui visitent Saint-Barth chaque année, vous demandent de corriger cette désinformation et, en tant que journalistes, de fournir des informations véridiques et impartiales », nous écrivent, anonymement, ces lecteurs. Ils n’ont pas souhaité répondre à nos questions en retour.
Ce type de réaction -beaucoup moins répandue en 2016 et antérieurement-, illustre la déception du clan Trump (majoritairement représenté à Saint-Barthélemy). La déception, mais aussi une pointe d’espoir que le président sortant trouve la parade et parvienne à prouver des irrégularités dans le scrutin, qui rebattraient les cartes (pour l’instant ce ne sont que des allégations qui ne se basent sur aucun élément tangible).
Des conséquences
à Saint-Barth ?
Joe Biden président, est-ce que cela peut avoir des conséquences pour la saison touristique à Saint-Barthélemy, en ces temps pandémiques ? « Il est trop tôt pour spéculer sur les décisions que prendra Joe Biden. Il ne deviendra le Président qu’à la mi-janvier. Ceci étant, il s’est tellement engagé sur la crise sanitaire qu’il ne peut pas ne rien faire. Or, si il décide de fermer les frontières des USA, il est évident qu’il y aura des retombées sur le tourisme », commente Bruno Magras, président de la Collectivité. Ce dernier n’a jamais caché sa sympathie pour Donald Trump, businessman et adepte du parler “cash”, et pour son bilan économique d’avant la crise sanitaire. On ne peut que noter la similarité entre “America First” et “Saint-Barth d’Abord” ! En même temps, Bruno Magras se plaît à répéter, sous forme de boutade, que l’âge de Joe Biden (bientôt 78 ans) lui donne de la marge pour, lui-même, rester aux affaires. Interrogé sur sa vision de cette élection américaine épique, Bruno Magras ne s’étend pas : Joe Biden « sera bien obligé de tenir compte de l’opinion des 70 millions de gens qui ont voté Trump. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que ce sont 70 millions d’idiots. »
Le CTTSB prudent
et confiant
Au Comité du tourisme, le président Nils Dufau se montre très prudent sur l’issue du scrutin. « Avec une élection à “50 / 50” dans les états clés il y aura automatiquement des recomptes et il faudra aussi déduire un nombre de suffrages ayant été constatés comme illégaux. Nous sommes dans le déjà-vu. Le Démocrate Al Gore avait lui aussi contesté l’élection en 2000. Cela avait duré 36 jours avant qu’il ne concède au Républicain George Bush. Or, le processus de contestation pour cette élection Trump-Biden n’en est pour l’instant qu’à son 8e jour… il faudra sans doute attendre l’intervention de la Cour Suprême pour connaître officiellement le nom du vainqueur. Tout ceci prendra du temps… »
Concernant un éventuel impact à Saint-Barthélemy, «on peut légitimement se poser la question à quel point ce laps de temps incertain impactera le flux touristique émanant des USA. Saint-Barth est très concernée vu que la quasi-totalité des réservations au niveau de l’hébergement repose actuellement sur notre clientèle américaine (très peu d’européens à cause des restrictions sanitaires mise en place dans l’UE). Les réservations pour novembre et décembre tiennent bon pour l’instant, il y en a beaucoup. Souhaitons qu’il n’y ait pas d’annulations de dernière minute – vu que la situation sanitaire mondiale ne cesse de changer au jour le jour. » Et Nils Dufau de conclure avec l’optimisme qu’on lui connaît : « À moins d’un nouvel événement imprévisible, je reste confiant sur le fait que la clientèle américaine sera bien présente pour cette fin l’année. »
