Le Conseil économique, social, culturel et environnemental de Saint-Barthélemy a un nouveau président. Le vendredi 12 juillet, les membres du CESCE ont élu Antoine Querrard qui, par ailleurs, préside la société Solutech. Il a été préféré au président sortant, Pierre-Marie Majorel, qui se portait candidat pour un troisième mandat d’affilée. Lors du vote, qui s’est tenu à bulletins secrets dans la salle des délibérations de l’hôtel de la Collectivité, Antoine Querrard a recueilli neuf voix sur quinze. Candidat lors de l’élection de 2019, il occupait depuis l’un des deux sièges de vice-président.
Une vision à long terme
« Une nouvelle génération doit pouvoir participer à la vie et aux institutions locales, commente le nouveau président. Le CESCE est la quatrième institution de l’île et elle est représentante de la société civile. Naturellement, elle a une vraie opportunité de travailler sur la vision à long terme, tandis que la Collectivité va être plus dans l’opérationnel, dans la gestion immédiate. Le CESCE a cette capacité à travailler à cinq, dix ou vingt ans. » Le premier objectif de la nouvelle présidence sera de définir les sujets prioritaires pour Saint-Barthélemy. « Quand ils seront définis, nous rencontrerons les différentes institutions et agences de la Collectivité pour s’assurer qu’il n’y a pas de doublon que là où nous pouvons collaborer, on collabore », précise Antoine Querrard, qui ajoute : « L’objectif premier est la collégialité et la définition des priorités à travers des ateliers. C’est la clef de ce nouveau CESCE. » Un conseil qui ne comptera sans doute plus son ancien président dans ses rangs lors de sa prochaine réunion (Ndlr : de fait, il a depuis démissionné du Conseil).
En effet, Pierre-Marie Majorel n’a pas caché sa déception à l’annonce des résultats. Certes, il a reçu les félicitations conjointes du président de la Collectivité, Xavier Lédée, et du préfet délégué de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Vincent Berton. Les deux hommes ayant salué son « travail constant et sain », son « implication » ainsi que son « engagement ». Des éloges qui n’ont en rien atténué la déception de Pierre-Marie Majorel, qui a n’a d’ailleurs pas souhaité s’exprimer au sortir de la réunion d’élection.
Au terme de ses deux mandats successifs, de mai 2014 à juillet 2024, Pierre-Marie Majorel peut dresser un bilan des plus productifs de son activité à la tête du CESCE. En voici une liste non exhaustive : un rapport sur la transition énergétique en 2016, le Plan de mobilité 2025, un rapport sur l’aménagement du territoire en 2018, une commission sur la formation et l’avenir de l’emploi (de septembre 2019 à octobre 2021), la commission protection sociale (juin 2022 à mai 2023), mais aussi des rapports sur l’encadrement des loyers et sur l’anticipation des effets du changement climatique. Une succession de travaux sur lesquels la Collectivité comme la préfecture ont pu ou pourront s’appuyer au moment de prendre des décisions. Sous la présidence de Pierre-Marie Majorel, le CESCE a été associé à la Mission diligentée par l’Etat pour évaluer les dégâts et les besoins de l’île après le passage de l’ouragan Irma en 2017. Il a également porté le projet jeunesse en 2018, lancé la même année une réflexion sur la maison des saisonniers, constamment plaidé pour la mise en place d’un observatoire économique, mené des recherches sur les raisons de la hausse des tarifs des carburants, incité la Collectivité à considérer la question de la sécurité sur l’île comme un sujet de premier plan en lui offrant des pistes de réflexion et d’action, mais aussi travaillé sur l’épineux dossier des sargasses. Sans oublier les nombreux avis rendus sur les budgets de la Collectivité et de nombreux dossiers d’importance.
Pour Antoine Querrard et la nouvelle équipe, le premier défi sera, par conséquent, de maintenir la constance et l’implication dont le CESCE a su faire preuve depuis dix ans. En y apportant la touche de nouveauté réclamée lors du vote du vendredi 12 juillet.