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Dimanche 27 mars, Saint-Martin a vécu une soirée électorale tout aussi agitée que Saint-Barthélemy avec la victoire du Rassemblement Saint-Martin et Alternative de Louis Mussington qui, avec 49,11% des suffrages exprimés, devance la Team Gibbs du président sortant qui ne récolte que 33,31% des voix.
Un mandat et puis s’en va. Daniel Gibbs n’aura pas fait long feu sur le fauteuil de président de la Collectivité de Saint-Martin. Après un mandat, sa Team Gibbs n’a pas été reconduite par les électeurs de Saint-Martin qui lui ont préféré le RSMA (Rassemblement Saint-Martin et Alternative) mené par Louis Mussington. Ce dernier recueille 49,11% des suffrages exprimés (4.742 voix sur 9.956) lors du deuxième tour du dimanche 27 mars, contre 33,31% pour Daniel Gibbs et sa « Team ».
Il aura donc fallu trois tentatives à Louis Mussington pour se hisser sur le plus haut siège de la Collectivité. En effet, comme le rappellent nos confrères du Pélican, le vainqueur 2022 a déjà échoué à deux reprises dans sa quête du pouvoir. En 2012, sa liste n’était même pas parvenue à se glisser au deuxième tour, dominé par le président d’alors, Alain Richardson. En 2017, toujours en qualité de tête de liste, il avait franchi l’étape du premier tour mais uniquement pour se faire littéralement plier dans les urnes par Daniel Gibbs. La persévérance porte donc parfois ses fruits. Un retour d’expérience qui ne saurait laisser Romaric Magras indifférent.
Pour l’emporter, Louis Mussington n’a pas hésité à multiplier les alliances. Notamment avec Valérie Damaseau, transfuge de la Team Gibbs qui avait monté sa propre liste, Alternative. Au Pélican, elle a déclaré : « Merci aux votants qui ont fait confiance à Alternative et qui nous ont permis d’exister à côté de Louis Mussington. Nous aurons plaisir à travailler ensemble. Nous venons en soutien dans les domaines nécessaires car Saint-Martin a besoin que tout le monde travaille ensemble. » La liste Generation Hope conduite par Jules Charville, également présente au deuxième tour, se place en queue de peloton avec 17,57%.
Dimanche soir, Daniel Gibbs a été contraint de boire le calice jusqu’à la lie. En effet, en sa qualité de président sortant, c’est à lui qu’incombait la tâche de dévoiler publiquement et officiellement les résultats du deuxième tour de scrutin. Comme le rapporte notre consœur du Pélican, ce n’est pas sans émotion que Daniel Gibbs s’est exécuté face à une foule composée en partie des partisans de Louis Mussington. « J’ai défendu mes valeurs, mon bilan et mon équipe. J’ai défendu mes convictions avec ardeur, a ainsi déclaré le président sortant à la tribune. J’ai tout fait pour faire gagner les idées, la vision et les projets qui nous rassemblent. Malheureusement, malgré le courage et la ferveur de mes colistiers et de nos sympathisants, je ne suis pas parvenu à convaincre une majorité d’électeurs. Ce résultat est évidemment une immense déception. Mais c’est un choix démocratique. Je veux sincèrement, et dans un esprit républicain, souhaiter bonne chance à Louis Mussington au milieu des épreuves. »
Daniel Gibbs a notamment attribué sa défaite au fait qu’il a passé beaucoup de temps à défendre les intérêts l’île face à l’Etat, avec pour conséquence de l’éloigner de la population de l’île. Mais plus encore que « l’Etat », ce sont les « manigances politiciennes », les « manipulations judiciaires » et les « petits calculs budgétaires et comptables » qui seraient à l’origine de la défaite de sa « Team ». Parallèlement, il s’est déclaré fier de son bilan à la tête de la Collectivité, même s’il reconnaît des « erreurs et maladresses ».
Quoi qu’il en soit, Daniel Gibbs a indiqué qu’il ne siègerait pas sur les bancs de l’opposition. Louis Mussington n’aura donc pas à composer avec un président redevenu un fervent opposant. Ancien suppléant du député Victorin Lurel (Parti socialiste) en Guadeloupe, Louis Mussington a également occupé un siège de conseiller régional de 2004 à 2010 lorsqu’il faisait partie de la liste La Guadeloupe pour tous.
