Saint-Barth -

A Saint-Barth, Macron et Le Pen au coude à coude

Emmanuel Macron (23,81%) et Marine Le Pen (22,41%) arrivent en tête du premier tour de l’élection présidentielle à Saint-Barthélemy. Seuls 51,34% des inscrits ont participé au scrutin.

 

Dans les Antilles-Guyane, Jean-Luc Mélenchon a bénéficié d’un véritable plébiscite de la part des électeurs lors du premier tour de l’élection présidentielle, samedi 9 avril. Il va sans dire qu’il ne pouvait en être de même à Saint-Barthélemy, l’île votant traditionnellement à droite. Néanmoins, si le président de la République sortant, Emmanuel Macron, arrive en tête des suffrages avec 23,81% devant les deux candidats d’extrême droite que sont Marine Le Pen (Rassemblement national, 22,41%) et Éric Zemmour (17,75%), la principale surprise est venue de la chute vertigineuse du parti Les Républicains.

 

Les Républicains au fond du puits

En effet, lors de la présidentielle en 2017, le candidat LR François Fillon avait survolé le premier tour à Saint-Barth en recueillant 40,71% des voix. Très loin devant Marine Le Pen (déjà), qui obtenait un résultat similaire à celui de cette année avec 22,5% des suffrages exprimés (mais avec moins de voix : 631 en 2017 contre 592 en 2022), et Emmanuel Macron (16,2%). Samedi dernier, la représentante des LR, Valérie Pécresse, a enregistré le pire résultat de son parti à l’échelon national (4,8%) mais a également entraîné Les Républicains au fond du puits à Saint-Barth puisqu’elle n’obtient que 5,68% des voix.

La participation au scrutin a bien évidemment joué un rôle majeur pour ce premier tour. De fait, l’affluence dans les bureaux de vote a été bien moindre que lors des élections territoriales, deux semaines plus tôt. Toutefois, il est à noter qu’avec 51,34%, le taux de participation est à peine moins élevé qu’en 2017 puisqu’il était à l’époque de 54,93%. Le nombre de votes exprimés est de 2.642 pour 5.267 inscrits cette année contre 2.805 pour 5.232 en 2017.

Mélenchon, Dupont-Aignan et... Lassalle à la hausse

Emmanuel Macron arrive en tête dans quatre des cinq bureaux de vote de Saint-Barth avec, au total, 629 voix. Seuls les votants de Colombier lui ont préféré Marine Le Pen (592 bulletins en sa faveur au total), qui y recueille 140 voix contre 133 au président sortant. Quant à Éric Zemmour, très loin à l’échelle nationale (7,1%), il émarge en troisième position dans tous les bureaux (469 voix au total), avec une pointe à 110 voix dans la salle des délibérations de la Collectivité. En tête partout ailleurs dans les Antilles-Guyane, Jean-Luc Mélenchon fait mieux qu’en 2017 à Saint-Barth puisqu’il a su convaincre 348 électeurs (299 en 2017) pour pointer à 13,17% (10,7% en 2017). Deux autres progressions sont notables depuis 2017. Celle de Nicolas Dupont-Aignan qui passe de 95 voix (3,4%) en 2017 à 169 voix (6,40%) cette année. Et celle de... Jean Lassalle, qui n’avait obtenu que 27 voix (1%) en 2017 et qui, cette fois, a attiré 93 votants (3,52%). Est-il vraiment nécessaire d’évoquer les résultats de Philippe Poutou (27 voix, 1,02%) et Nathalie Arthaud (10 voix, 0,38%) ?

Le 23 avril, pour le second tour de l’élection présidentielle, les votants auront donc à choisir entre le président de la République sortant, Emmanuel Macron, et la candidate du Rassemblement national (anciennement Front national), Marine Le Pen. Un choix identique à celui de 2017. Il y a cinq ans, Saint-Barthélemy avait voté à 58,43% pour Emmanuel Macron et à 41,57% pour Marine Le Pen. La participation avait été inférieure à celle du premier tour avec un taux de seulement 52,17% (2.760 des inscrits s’étaient déplacés jusqu’aux urnes), soit une baisse de 2,76 points par rapport au premier tour. Le vote blanc avait été élevé puisque 255 votants avaient privilégié cette option plutôt que d’accorder leur voix à l’un des deux candidats. Ce qui représentait 9,24% des votants.

L’appel aux dons des candidats déchus

Trois candidats à l’élection présidentielle ont, au lendemain du premier tour, lancé un appel aux dons pour leur permettre de rembourser une partie de leurs frais de campagne. En effet, s’ils ont obtenu moins de 5% des suffrages exprimés, l’Etat ne leur rembourse « que » 4,57% du plafond des dépenses autorisées au premier tour, soit environ 800.000 euros. Valérie Pécresse (les Républicains), farouchement opposée à « l’assistanat », a plafonnée à 4,68% au premier tour et déclare être « endettée personnellement à hauteur de 5 millions ». Egalement sous la barre des 5%, Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) et Anne Hidalgo (Parti socialiste) mendient eux aussi de l’aide auprès de leur électorat.

Journal de Saint-Barth N°1468 du 14/04/2022

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