Le conseil territorial s’est réuni le vendredi 24 juillet, avec à l’ordre du jour plusieurs délibérations et une discussion en lien avec la crise sanitaire.
Après l’annonce par Bruno Magras de la détection d’un cas de Covid sur notre île, importé de Guyane, les élus étaient invités à acter la réception d’un don en argent, dédié à l’achat de matériels sanitaire.
« La Collectivité dispose aujourd’hui de 60.000 masques, mille blouses, et des respirateurs qui sont en réserve stratégique. Si jamais la situation devait se dégrader, nous pourrions rapidement faire face, au moins aider l’hôpital, les infirmières et le corps médical », explique Bruno Magras. « Pour l’instant il n’y a strictement aucun cas de propagation connue du virus à Saint-Barthélemy. Néanmoins il faut prendre quelques précautions car il y a seize cas à Sint-Maarten. »
Le Président a souhaité rassurer sur la venue des Américains sur notre île, alors que leur pays est classé zone rouge par la France, et subit l’épidémie de Covid-19 de plein fouet. « Je dois souligner que la compagnie Tradewind fait un travail très méticuleux, et personne n’embarque à San Juan sans son test négatif à moins de 72 heures. » Les personnes arrivant par des vols privés sont soumis aux mêmes règles que les autres.
Maxime Desouches prend la parole : « Je ne suis pas inquiet par le nombre de cas, mais la tendance est à l’augmentation un peu partout. On a quand même un maillon faible, c’est le laboratoire, qui n’a pas suffisamment de personnel, qui n’est pas aujourd’hui suffisamment organisé pour effectuer un suivi des patients. » Il informe qu’un décret gouvernemental pourra faciliter les choses en ouvrant la possibilité d’effectuer les prélèvements à d’autres professions. « On voit les cas augmenter partout ; il y a un décalage dans le temps. Si nous ne prenons pas les décisions aujourd’hui, il y aura des conséquences rapidement. Peut-on aider le laboratoire sur la partie administrative ? »
« Il y a un champ de compétence qui est celui de la Collectivité, et un champ de compétence qui est celui de l’ARS. La Com n’a pas vocation à s’immiscer dans les affaires du laboratoire, qui est une entreprise privée », répond Bruno Magras. « Ce qui m’étonne c’est qu’avec le protocole en place, tous les gens qui arrivent ont un test négatif. Par conséquent le laboratoire ne peut pas être débordé. »
La première vice-présidente Nicole Gréaux précise : « Le laboratoire effectue 200 tests par semaine. Il y a eu un débordement cette semaine car beaucoup de Portugais quittaient l’île pour les vacances et voulaient se faire tester ; alors qu’ils n’ont pas besoin de se faire tester dans ce sens », souligne-t-elle. « Chaque jour nous recevons la liste de toutes les personnes qui entrent, nous n'avons personne qui entre sur l'île sans avoir fait un test au préalable. »
Répondant à une question de Xavier Lédée, le président indique qu’entre l’achat des machines de tests, l’emploi d’une société de sécurité pour l’accueil des voyageurs, etc. , la crise à coûté à ce jour 732.000 euros à la Collectivité, sur le budget de 2 millions d’euros provisionné en avril, revu à la baisse vendredi.
Les droits de quai baissent, les droits d’enregistrement augmentent
Le budget a été revu au regard de la crise sanitaire (lire ici). Le président a indiqué que les droits de quai avaient diminué de 23%, mais avaient été compensé par une hausse des droits d’enregistrement et la taxe sur la plus-value. « On espère atteindre les sommes prévues au second semestre », indique Bruno Magras.
Ernest Magras, élu de la majorité, suggère de réduire encore davantage les dépenses, craignant que la crise du coronavirus dure des années. « Je me dis qu’il vaut mieux vivre petitement, mais pouvoir vivre sur ce pays. Je pense que nous devrions réduire encore la voilure, et attendre un peu pour les investissements. » Le président argue la bonne santé financière de la Collectivité, et aussi la nécessité de maintenir les investissements pour maintenir l’activité économique sur l’île.