Saint-Barth -

A mi-mandat, Bruno Magras se félicite et répond à la pétition des jeunes sur l’Emeraude

Élue en mars 2017, la majorité Saint-Barth d’Abord est entrée dans la seconde partie de son mandat depuis septembre. A deux ans des prochaines élections territoriales, le point avec Bruno Magras sur les réalisations déjà effectuées, les projets en cours, et l’avenir.

 

«Notre bilan de mi-mandat est excellent », se félicite d’emblée le président Bruno Magras. Force est de constater qu’outre la très bonne santé financière de la Collectivité, sur la quarantaine de points que comptait son programme électoral en 2017, les trois quarts ont été réalisés ou sont en cours de réalisation, et ce malgré le passage de l’ouragan Irma le 6 septembre 2017. Certains projets importants ont néanmoins été mis de côté, pour différentes raisons : la création d’une halte-garderie, annoncée par l’équipe Saint-Barth d’Abord depuis 2012 ; un plan pour l’accès à la propriété des jeunes de Saint-Barth ; la signature d’une convention fiscale avec l’Etat ; l’aménagement de sentiers et d’une réserve naturelle terrestre ; la construction d’un nouveau dojo à la Plaine des Jeux.

D’autres réalisations n’étaient pas prévues en 2017 et se sont ajoutées au fil des trois ans écoulés : l’achat de plusieurs biens (Brigantin, quai Rockefeller, terrain transformé en parking en face de l’école à Gustavia, terrain à Lurin pour construire un réservoir, terrain qui accueillera les écoles à Saint-Jean), l’extension du centre médico-social, la construction d’une seconde usine d’incinération, d’une école de musique, d’équipements pour la station d’épuration. « Au cours d’un mandat, il y a des choses prévues et imprévues. Nous n’avions pas prévu le cyclone, ni les sargasses », souligne Bruno Magras. « Nous finissons quand même l’année dernière avec un excédent de 21 millions d’euros, et prévoyons 18 ou 19 millions d’euros fin 2020. » Il note aussi la réussite du marché de Saint-Barth, « à mettre au crédit d’Elodie Laplace, il contribue à créer du lien ».

 

Sujet toujours central à Saint-Barthélemy, la question de l’urbanisme et du développement de l’île agite les débats depuis le début de l’année. «Ce qui a frappé, c’est qu’il y a eu 730 millions d’euros injectés sur l’île par les assurances depuis le passage de l’ouragan Irma. Cela a créé un boum énorme en matière de construction, de droits de quai, de circulation routière, de déchets, etc. » L’obtention par l’acquéreur de l’Emeraude Plage d’un permis de construire pour un hôtel de 50 chambres cristallise les critiques. Bruno Magras reconnaît que c’est « une erreur de la carte d’urbanisme d’avoir autorisé la hauteur de six mètres sur la plage à Saint-Jean. »Bruno Magras confirme que ce dernier a accepté une révision de son projet à la baisse sur la hauteur des bâtiments côté mer. «Ils ont joué le jeu ».

 

Quant à la pétition mise en ligne par un groupe de jeunes de Saint-Barthélemy (JSB 1362), et signée par plus de 2.600 personnes, « cela m’inspire le fait que ces jeunes ne réfléchissent pas et qu’ils ont tort de ne pas réfléchir. Saint-Barth a été dans la misère, ils ne l’ont pas connu, et aujourd’hui Saint-Barth est dans l’abondance. Je suis d’accord qu’il y a un juste milieu à trouver. S’ils ont la solution qu’ils me la donnent ! Ces jeunes contestent, mais ils critiquent les conséquences du fait que leurs familles, leurs proches, ont vendu les terrains à une autre époque. On ne peut pas reprocher à ceux qui dirigent aujourd’hui les actes qui ont été réalisés hier. Et encore maintenant, chaque semaine, je reçois de nouvelles demandes de certificats d’urbanisme… »

 

Échéances électorales

Le bilan de mi-mandat est aussi le moment de se projeter dans l’avenir, et l’avenir, ce sont les élections de 2022. Pour l’instant le Président n’a pas acté de décision de poursuivre ou se retirer, ni désigné de dauphin, et aucun ne semble émerger naturellement à ce jour. « 2022, j’y pense le matin en me rasant!», élude Bruno Magras en riant, référence à la célèbre petite phrase de Nicolas Sarkozy.

 

D’ici là, une autre échéance électorale pourrait faire bouger les lignes : les sénatoriales, en septembre prochain. Le sénateur Michel Magras ayant officialisé sa volonté de laisser la place (JSB 1342), plusieurs candidatures sont déjà plus ou moins connues, notamment celles de Micheline Jacques et Marie-Angèle Aubin. Romaric Magras pourrait aussi être intéressé. Les négociations sont en cours au sein de Saint-Barth d’Abordpour désigner un unique candidat. D’autres prétendant(e)s peuvent encore se déclarer dans les mois qui viennent. Bruno Magras lui-même aurait aussi pu briguer le siège, mais il ne cache pas son désintérêt pour des responsabilités nationales. Le futur sénateur ou la future sénatrice sera désigné par un vote des élus locaux, c’est à dire les conseillers territoriaux, la députée des Îles du Nord et l’actuel sénateur ; vingt-et-un bulletins au total.

Et si Micheline Jacques ou Marie-Angèle Aubin partent pour le Palais du Luxembourg, une place se libérera au conseil exécutif, coeur décisionnaire de l’île. Une responsabilité déjà très convoitée au sein du conseil territorial.



JSB 1366

Journal de Saint-Barth N°1366 du 12/03/2020

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