Malgré la manifestation de vendredi dernier, le chantier de la route et des murets de Grand Fond va reprendre tel qu’il était prévu au départ. La Direction des affaires culturelles donnera un avis plus général sur la question des murs en pierres sèches de Saint-Barth. Par ailleurs Bruno Magras a déposé plainte contre Hélène Bernier. Et il prévient qu’en cas de nouvelle manifestation, il fera de même contre chacun des participants.
Le conseil territorial s’annonce électrique ce soir. Le président de la Collectivité a mal digéré la manifestation de vendredi dernier sur les murets de Grand Fond, et surtout la décision de la préfète de suspendre le chantier. Il annonce qu’il compte déposer plainte contre Hélène Bernier pour l’organisation d’une manifestation illégale et pour entrave à la liberté du travail.
La préfète avait fait suspendre le chantier seulement oralement, et n’a pris aucun arrêté en ce sens. Cela signifie que la Collectivité peut tout à fait, juridiquement, poursuivre les travaux. A priori, elle comptait surtout mettre un terme à ce rassemblement de plus de dix personnes sur la voie publique, chose interdite en pleine crise sanitaire, sans parler de la distanciation sociale un peu tombée aux oubliettes.
Toutefois, la Direction des affaires culturelles a bien été saisie sur la question des murets. Elle a indiqué que rien ne s'opposait à la reprise du chantier, qui n'est donc pas assujettie à son avis.
Les experts de la Dac viendront bien étudier la question des murets de Saint-Barthélemy. Cela commence par un recensement, une étude, et l’élaboration d’un plan de préservation à plus long terme de ces ouvrages dans le secteur de Grand Fond. Bruno Magras informe qu’il est y favorable.
Ce vendredi matin, le chantier est toujours tel qu’il a été stoppé la semaine dernière. Les manifestants vont-ils revenir empêcher l’entreprise de procéder aux travaux ? Le Président de la Collectivité fait montre de fermeté : « Il n'est pas exclu que les fauteurs de trouble reviennent à la charge. Si tel devait être le cas, de nouvelles plaintes seront déposées contre chaque participant individuellement. »
Hélène Bernier précise que la mobilisation de vendredi 15 mai n’était pas contre la réfection des réseaux et de la voirie mais ne concernait que les murets. Une nouvelle manifestation ne semble pas à l’ordre du jour. « Une partie des murets sera sans doute refaite comme le veut le Président Magras, c’est-à-dire avec un cœur en béton et des roches collées dessus », écrit Hélène Bernier. « Mon cœur est en peine. Je ne peux pas me résoudre à voir disparaître ces murets. Mais au-delà de cela, je ne comprends pas. Je ne comprends pas qu’on puisse faire autrement que restaurer les murets. Qu’on veuille construire un parking en béton sur cette magnifique côte sauvage. Je ne comprends pas qu’on veuille sacrifier nos paysages idylliques, notre patrimoine touristique qui participent très activement à la réussite économique de notre île. »