Arrachée par le cyclone Irma, la structure en bois du clocher de l’église catholique de Gustavia a pu être reconstruite grâce à un investissement de plus de 240.000 euros, dont 30.000 reçus dans le cadre du loto du patrimoine. Des travaux désormais achevés.
Arraché, envolé, balayé. En plus des innombrables dégâts infligés à l’île en 2017, Irma avait également emporté le clocher de l’église catholique de Gustavia. Classé à l’inventaire des monuments historiques depuis 1995, l’édifice religieux se voyait ainsi décapité, mis à nu. Une hérésie que la Collectivité ne pouvait évidemment laisser perdurer. Ainsi, quatre années, des investissements conséquents et un coup de pouce du destin plus tard, la structure en bois qui constitue le clocher orne à nouveau la bâtisse religieuse.
La chance au grattage
Plus de 240.000 euros ont été injectés dans les travaux - débutés en octobre 2020 - de reconstruction. Celle-ci a été, en partie, élaborée par un cabinet d’architecture, spécialisé dans la rénovation des monuments historiques. Mais dans l’investissement réalisé par la Collectivité, il faut également compter le don de 30.000 par la Fondation du patrimoine, plus connue pour son « loto du patrimoine ». Une opération conduite par Stéphane Bern, chargé de mission par Emmanuel Macron. Au petit jeu du grattage, Saint-Barth s’était révélée plutôt adroite et avait intégré la liste des 250 sites en périls à bénéficier d’une subvention en 2019.
Le clocher flambant neuf a été rebâti selon les plans de coupe de la charpente réalisés en 1995. « La structure en bois était indépendante de la structure en pierre », expliquait Bruno Magras dans un rapport rédigé à l’attention du Conseil exécutif de la Collectivité. En 1995, la partie supérieure en bois qui forme le clocher était nettement moins large que celle de 2017. Construite d’après une technique plus ancienne, la charpente de 1995 ne reposait pas directement sur l’édifice en pierre et permettait ainsi de ne pas endommager le mur par les vibrations répétées des cloches.
Les fidèles et autres amateurs d’architecture religieuse peuvent désormais revenir admirer le clocher, bâti originellement en 1829 derrière l’église, sur le terrain qui abrite également le presbytère. Ce système de séparation des édifices avait été imaginé afin d’éviter les chutes de pierres, notamment en cas de cyclone. Mais aussi et surtout, il permet aux cloches de résonner dans toute la ville. Pour mémoire, l’église avait déjà fait l’objet d’une rénovation en 2006.
La réception des travaux du clocher a été programmée le lundi 10 mai, à 11 heures.