Saint-Barth -

Exhumation de Johnny Hallyday : Bruno Magras se livre au Figaro

> Cimetière de Lorient - septembre 2017


Le conflit familial des Hallyday est arrivé jusqu’à Saint-Barthélemy. A la demande de Laura Smet, fille du rockeur, Bruno Magras a suspendu l’autorisation d’exhumer Johnny Hallyday. Son transfert de sa tombe à son futur caveau, juste à côté, devra attendre que la justice ait tranché entre la veuve et la fille. Le Président de la Collectivité s’est ouvert sur cette affaire auprès du quotidien Le Figaro.


Dans une longue interview dont Le Figaro a eu l’exclusivité, Bruno Magras s’exprime sur le conflit qui déchire la famille Hallyday ainsi que sur les tombes d’époque suédoise (1785-1878) dont le destin se retrouve lié à celui de l’idole des jeunes.

Le Président met les choses au clair concernant sa supposée largesse envers Laeticia Hallyday : « Je ne lui fais aucune faveur. La preuve, quand l’avocat de Laura Smet m’a écrit, j’ai tout annulé. Ici sur l’île, Laeticia Hallyday n’a aucun passe droit. » Et de préciser que l’idée de regrouper les tombes à Public remonte au début des années 80, alors qu’il était premier adjoint à la mairie ; et que la police territoriale a commencé le travail de recensement de ces tombes en 2015.

Il revient sur sa relation d’amitié avec Johnny, et sur la précipitation dans laquelle, à sa mort, il a fallu organiser l’enterrement de la star au cimetière de Lorient, conformément à sa volonté. « Laeticia m’a confirmé la volonté de respecter le souhait de Johnny d’être enterré ici et j’ai été pris de court. Je suis immédiatement parti avec ma première vice-présidente dans le cimetière de Lorient pour trouver un emplacement. Une zone comportait plusieurs tombes abandonnées. Nous avons trouvé un endroit où il n’y avait que de la terre et qui était adapté au cercueil », raconte-t-il au Figaro. « Il était entendu qu’un caveau familial pouvait être construit à proximité. Johnny Hallyday ne souhaitait pas une tombe normale mais un caveau où il reposerait auprès de sa femme et de ses deux plus jeunes filles. » Puis, questionné sur les accusations portées par Richard Lédée : « Là où la tombe provisoire a été creusée, c’était libre. Là où il y avait des tombes suédoises, c’était sur la concession où le caveau allait être construit. (…) Moi, les Uddenberg, je ne connais pas. Tout ça, c’est du cinéma. »

Or, à l’emplacement de la tombe actuelle de Johnny se trouvait, selon plusieurs observateurs, et au vu d’une photo prise juste après Irma, une tombe très abîmée, sans inscription. Selon l’ouvrage du Père Barbanson daté de 1958, recensant toutes les épitaphes de l’époque suédoise dans les cimetières de l’île, il s’agirait bien d’un certain Johan August Uddenberg. De cette tombe, il ne restait qu’un assemblage de pierres anciennes affleurant du sable, que les ouragans successifs n’ont pas ménagé.

« Même pas un bout d’os »
Bruno Magras a expliqué une nouvelle fois qu’il ne faisait que respecter le droit en récupérant ces espaces. « J’ai contacté le procureur et son Excellence Madame l’Ambassadrice de Suède Veronika Wand-Danielsson à Paris pour être sûr et ils m’ont donné le feu vert. Quand nous avons creusé, nous n’avons rien trouvé. Même pas un bout d’os. Il ne reste rien sous ces tombes vieilles de 165 ans. Je n’ai donc pas eu à construire un ossuaire comme prévu. Mon idée est de reconstruire ces sépultures à l’identique pour les mettre en valeur dans le cimetière de Public », explique-t-il. « Que les choses soient bien claires : ce seront des monuments à leur mémoire mais avec rien dedans. »

A Lorient, l’abri a été retiré, et à la place des tombes des Portelly, juste à côté de Johnny, ne reste que du sable, en attendant l’installation du caveau Hallyday. Quand à l’exhumation et la ré-inhumation du rockeur, c’est une autre histoire qui se joue entre la veuve et les deux aînés du chanteur.




Journal de Saint-Barth N°1345 du 10/10/2019

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