Comme chaque rapport du CESE, celui intitulé “Valorisons les langues des Outre-mer pour une meilleure cohésion sociale” se termine par une liste de recommandations à l’attention des décideurs. Certaines, sur le thème de la cohésion sociale, ne concernent pas vraiment Saint-Barth. L’école en français, par exemple, n’est pas un obstacle pour les petits Saint-Barths, qui s’ils ont la chance de parler patois ou créole, s’expriment couramment en français au même titre qu’un métropolitain pur jus. Cela étant, les langues régionales font partie de la richesse et l’histoire d’un territoire, sans parler de l’identité profonde de ceux qui les parlent. C’est même un atout en terme de rayonnement pour les régions qui valorisent cette particularité, comme la Bretagne, l’Alsace ou le Pays Basque.
A Saint-Barthélemy, entre les mouvements de population et l’explosion des unions mixtes, le patois et le créole pourraient bien se perdre. Il est urgent de les préserver. Pour cela, le rapport du CESE suggère plusieurs pistes, notamment pour une meilleure reconnaissance de ces langues dans les textes nationaux. Mais aussi des propositions plus concrètes. La plus évidente serait d’offrir la possibilité aux enfants de parler et écrire dans leurs langues régionales, dans le cadre scolaire. Un atelier créole (plutôt guadeloupéen) était animé par Mona Gob, l’ancienne principal du collège Mireille-Choisy, durant deux ans. Avant elle, une autre principale, Annick Solvar, dispensait aussi des cours gratuits. Cette option n’existe plus désormais. Une association locale pourrait proposer ces cours, pour les plus jeunes mais aussi pour qui voudrait apprendre ne serait-ce que les rudiments du créole ou du patois.
L’association Saint-B’Art, qui dispense déjà des cours de français aux étrangers, entre autres, est toute disposée à proposer ce genre d’ateliers ; encore faut-il trouver un professeur bénévole compétent. Une annonce avait été passé l’an dernier, personne ne s’est proposé. L’appel est de nouveau lancé !
Les collectivités locales sont aussi encouragées à soutenir la création en langue régionale. Un bel exemple sur notre île montre qu’une forte attente existe en la matière : quand la troupe Raconte-moi Saint-Barth programme une représentation de sa pièce en patois et en créole, il faut se lever tôt pour espérer avoir une place...
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