Saint-Barth - Inrap

A l’occasion de la journée du patrimoine de samedi dernier, trois archéologues, Nathalie Sellier, Anne Richier, et Jean-Georges Ferrié ont présenté les fouilles réalisées sur l’île depuis 2015.

Au musée du Wall House, les archéologues exhument le passé de Saint-Barth

Contre toute attente, la salle d’exposition du musée du Wall House n’est pas remplie d’objets venus d’un autre temps. Une succession de panneaux occupent les hauts murs blancs du musée et décrivent les fouilles archéologiques menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à Saint-Barthélemy. «Tout le monde nous demande où vont les objets, sourit Nathalie Sellier, archéologue de ­l’Inrap, reconnaissable à son tee-shirt rouge. Mais il n’y a pas de dépôt archéologique à Saint-Barth, tout son mobilier archéologique est conservé à Saint-Martin. »
Deux autres archéologues, en tee-shirt rouge également, ont fait le déplacement depuis la Guadeloupe, à l’occasion des Journées du patrimoine, pour lancer cette exposition : Jean-Georges Ferrié et Anne Richier. Tous trois déambulent dans le musée afin d’échanger avec les visiteurs et de partager leur travail. « Lorsque l’on fait les fouilles, on n’a pas forcément le temps de restituer à la population, alors que ça fait partie de notre travail, insiste Nathalie Sellier. Là, on peut échanger avec eux, et ils ont énormément à nous apprendre. »

70 opérations
A travers différents panneaux, les archéologues décrivent leur façon de travailler et tous les corps de métiers avec qui ils collaborent. Une deuxième partie de l’exposition est totalement dédiée aux fouilles archéologiques réalisées à Saint-Barth depuis 2015. « Une des spécificités de Saint-Barth est que les fouilles ont commencé il n’y a pas longtemps », souligne Anne Richier. Avant 2015, l’île était hors du zonage, c’est-à-dire qu’elle n’était pas cartographiée comme un territoire où effectuer des archéologies préventives. Avec un changement de réglementation, Saint-Barth est apparu sur les cartes des archéologues qui ont mené plus de 70 opérations depuis cette date. Jusqu’à présent, les fouilles se sont concentrées principalement sur le littoral et ont permis de révéler « une grande richesse archéologique » de l’île. Comme des sites précolombiens à Saint-Jean et Lorient qui abritaient les amérindiens lors de leur halte, jusqu’à l’occupation suédoise du fort Gustaf III.

Vaisselle anglaise
« Saint-Barth est la seule île de la Caraïbe à avoir été occupée par les Suédois », appuie Anne Richier. Les traces archéologiques de cette époque sont donc uniques dans cette zone géographique. Mais lors des fouilles, les archéologues ont découvert une majorité de vaisselle anglaise, révélant une population très cosmopolite à cette période. «Il y a de nombreux objets comme la céramique ou des boutons de vêtements qui nous renseignent sur leur vie quotidienne, mais aussi sur les relations qui étaient entretenues avec les différentes îles et la métropole », indique Nathalie Sellier. Jusqu’au 26 octobre, cette exposition est accessible gratuitement au musée du Wall House à Gustavia. L’occasion de découvrir l’histoire de Saint-Barth, à travers son patrimoine archéologique.

 

Journal de Saint-Barth N°1584 du 26/09/2024

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