Saint-Barth - Thermomètre climat

Le CESCE saisi sur les effets du changement climatique

Le préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton, a saisi le Conseil économique, social, culturel et environnemental (CESCE) de Saint-Barthélemy, ainsi que la Collectivité territoriale, sur une question des plus cruciales en ce – presque – quart de siècle : l’anticipation des effets du changement climatique. «Les effets de gaz à effet de serre ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent au cours des dernières années, écrit le préfet dans son courrier. La décennie 2011-2020 fut ainsi la plus chaude de l’histoire. » Le CESCE a donc été missionné afin de répondre à deux questions. Comment le réchauffement climatique va-t-il se traduire sur la vie sociale, l’activité économique, l’écosystème et les ressources de Saint-Barthélemy ? Quelles sont les mesures à prendre pour adapter le territoire, nos activités et nos modes de vie à ces effets ?

Une population qui « ne se sent pas forcément concernée »
« Le sujet est centré mais très vaste, remarque le président du CESCE, Pierre-Marie Majorel. Il ne faut pas se perdre en conjectures. » Par conséquent, pour éviter de se disperser, le CESCE envisage d’ores et déjà de mener deux actions. La première va consister en une consultation des citoyens par le biais d’un questionnaire. « L’objectif est de choisir des questions qui permettront de déterminer leur niveau de sensibilisation et de responsabilisation à la problématique du réchauffement climatique, estime Pierre-Marie Majorel. Il nous faudra ensuite en faire l’analyse pour formuler des propositions. » Un travail de longue haleine pour lequel le CESCE ne dispose que d’un temps limité. En l’occurrence, deux mois. « C’est la première fois que le Conseil fait l’objet d’une saisine de la préfecture, souligne son président. L’objectif sera donc de savoir quelles solutions imaginent nos concitoyens, quels sont leurs souhaits, quelles transformations ils envisagent et aussi quels efforts ils consentent à fournir ? Le problème est que les gens ne se sentent pas forcément concernés. Ils ont la tête dans le guidon de leur vie. Pourtant, la réalité est qu’il existe une réelle hausse des températures. »
Sur une île qui vit du tourisme et fonctionne à 90% grâce à des importations, nul besoin d’être un grand analyste pour en déduire que son bilan carbone est des plus mauvais. Pierre-Marie Majorel évoque donc la question de la mise en place d’une économie qui se voudrait davantage circulaire. Néanmoins, avant même de se pencher sur le modèle économique, le président du CESCE s’interroge sur la pérennité de l’existant face au réchauffement climatique puisqu’il remarque : « Sans transport aérien, le modèle économique de Saint-Barth ne tient pas. Celui-ci pose pourtant un véritable dilemme puisque c’est le secteur où les émissions augmentent le plus. » Et de se questionner sur le Plan européen qui s’engage sur une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, alors même que le Plan pour le secteur aérien porte à 2050.
Quoi qu’il en soit, le CESCE et son président ont de belles journées de réflexions devant eux pour élaborer le questionnaire qui sera soumis à la population. Il va sans dire que le CESE de Saint-Martin a également été saisi par le préfet des Iles du Nord sur cette même problématique.

 

Journal de Saint-Barth N°1540 du 09/11/2023

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