Dorian fut puissant et aussi très lent. Il a passé trois jours sur l’archipel des Bahamas, causant « une dévastation sans précédent. » Le bilan matériel et humain sera lourd. Les Bahaméens attendent l’aide d’urgence.
L’ouragan majeur le plus lent de l’histoire récente. Dorian a d’abord frappé Abaco de plein fouet, lundi, et de toute sa force. Des vents soutenus à 295 km/h et des rafales jusqu’à 360 km/h ont soufflé le Nord des Bahamas. Le niveau de la mer est monté de 3 à 6 mètres, submergeant ce territoire dont le point le plus haut culmine à 40 mètres. Si sa puissance est équivalente à celle de nombreux cyclones majeurs dans l’Atlantique Nord, sa lenteur est particulièrement notable. « Positionné entre une dorsale sur l'Atlantique nord, et une autre sur le Midwest américain, l'ouragan a été soumis à des courants contraires s’annulant, ce qui explique sa lente avancée sur l'île de Grand Bahama », explique Météo France. Dorian est resté près de trois jours sur les Bahamas, traversant Abaco au rythme de 2 km/h, puis 1 km/h vers Grand Bahama, jusqu’à rester à l’état stationnaire durant plus de 20 heures… On imagine mal le long cauchemar vécu par les habitants.
Au moins sept morts
Le bilan provisoire fait état de sept morts, mais selon le Premier ministre bahaméen Hubert Minnis, il devrait considérablement s’alourdir. « C'est probablement le jour le plus triste de ma vie », a lâché le dirigeant lundi, en larmes. « C’est une tragédie historique. La dévastation est sans précédent. » La responsable d’une association locale Lia Head-Rigby a utilisé le même terme, rapporté par Associated Press : « C’est la dévastation totale. Tout est décimé. Il ne s’agit pas de reconstruire quelque chose qui était là. Nous devons repartir de zéro. »
Hier soir, l’ONU a annoncé que 70.000 sinistrés avaient besoin d’une aide immédiate. Les Etats-Unis, notamment depuis leur ambassade de Nassau, capitale de cet Etat composé de 700 îles et îlots, évacuent les blessés par hélicoptère.
La Croix-Rouge estime le nombre de maisons détruites à 13.000 à Abaco. Hubert Minnis a lui indiqué que 60% du bâti de Mash Harbour, la ville principale d’Abaco, était endommagé ou détruit. Il a aussi évoqué un bidonville appelé the Mud qui aurait été complètement rasé. Mais les Bahamas sont actuellement coupées du monde, et le bilan matériel ne sera pas connu tout de suite, même si les images laissent présager son ampleur.
Dans le Sud Est des Etats-Unis, les évacuations allaient bon train à l’approche du cyclone. Celui-ci a heureusement été rétrogradé en catégorie 3, puis 2, alors qu’il était toujours à l’arrêt sur Grand Bahama. Environ un million de personnes ont évacué les littoraux américains, le cyclone restant dangereux. Hier soir, il longeait la côté de la Géorgie.
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