Saint-Barth -

Trafic de drogue à Gustavia : jusqu’à 2 ans de prison

Un seul des quatre trafiquants de cannabis et cocaïne interpellés en juillet à Gustavia était présent à l’audience, jeudi à Saint-Martin. Tous ont été condamnés à des peines de 18 à 24 mois de prison.

Mains dans les poches et caleçon apparent, G. tchipe à l’appel de son nom. De quoi agacer les magistrats, qui le jugent pour trafic de cannabis et de cocaïne. G. fait partie des quatre hommes qui vendaient de la drogue à Gustavia, aux abords et à l’intérieur du bar le Sélect. Il est le seul à s’être présenté à l’audience jeudi dernier à Saint-Martin, où il a été condamné à 18 mois de prison. Même peine pour deux de ses complices, dont l’un est arrivé après l’audience, ayant raté le bateau au départ de Gustavia. Quant au dernier prévenu, dont l’audition par les gendarmes avait permis d’aboutir à l’interpellation des trois autres, il a été condamné à 2 ans de prison. Tous avaient un casier judiciaire déjà chargé.

L’enquête a débuté après le contrôle en février dernier d’un certain F., près du Sélect. Il avait été trouvé en possession de 18 pochons de cocaïne. Il a affirmé aux gendarmes qu’il vendait sa marchandise, stockée dans son scooter qui restait stationné près du Sélect, au hasard de ses rencontres. Son fournisseur : le fameux G., qui est aussi son colocataire. Ce Saint-Martinois employé à Saint-Barthélemy la semaine profitait de ses allers-retours chaque week-end en bateau pour transporter la drogue entre les deux îles, cachée dans son sac à dos.

Au cours des auditions, F. a assuré aux gendarmes qu’il effectuait au moins cinq transactions par soir en ce qui concerne la cocaïne, pour un tarif de 40 à 50 euros le gramme. Des pochons usagés avaient même été retrouvés à l’intérieur du Sélect. Les clients venaient directement se fournir dans la rue devant le bar, où le contactaient par téléphone pour être livrés.

G. admet fournir du cannabis à ses amis de temps à autres, « pour dépanner, mais je ne suis pas un vendeur de drogue comme vous le dites. Je n’ai pas de clients. » Pourquoi F. aurait-il dit cela aux gendarmes, dans ce cas ? « Jalousie », répond G. Mais les images de vidéoprotection, la surveillance physique effectuée par les gendarmes, les témoignages de plusieurs consommateurs et l’étude des téléphones portables des uns et des autres prouvent le contraire. G. avait même proposé à son propriétaire de Saint-Barth de lui régler ses 300 euros de loyer en « blanche », ce qu’il nie à la barre.

Après le démantèlement du trafic de drogue en juillet dernier, la préfète des îles du Nord a décidé, comme sanction pour n’avoir pas dénoncé l’affaire, de fermer le bar le Sélect durant un mois pour  troubles graves à l’ordre public, considérant qu'ils «avaient connaissance du trafic qui se tenait depuis plusieurs mois aux abords et à l’intérieur du bar, n’ont pris aucune mesure pour faire cesser ou tenter de faire cesser ces faits constitutifs d’un délit ». Le pilier de l’animation de l’île rouvrira mi-décembre.


JSB 1304


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