Un pêcheur et un moniteur de jet-ski étaient présents au tribunal jeudi 4 juin. Le premier, en tant que victime, explique que le second, prévenu, l’a insulté et menacé de mort à plusieurs reprises. Le ton est vite monté à la barre, chacun comprenant que le conflit qui les oppose dure, selon leurs propres dires, depuis quinze ans. C’est un classique conflit d’usage sur le lagon de Grand-Cul-de-Sac, entre le pêcheur traditionnel et la société de service aux touristes. Emportés par leur différend, ils sont revenus pêle-mêle, face aux magistrats, sur la création de la Réserve naturelle, les ouragans, les disputes qui les ont mis dos à dos durant toutes ces années. Le dialogue paraît rompu, et l’origine du conflit reste plutôt confuse. Concernant l’affaire qui les amène au tribunal, ce sont les jet skis qui seraient passés trop près et trop vite du bateau du pêcheur ; ce dernier aurait fait une remarque et levé les bras au ciel, et le moniteur serait alors venu tourner autour de l’embarcation, en hurlant « je vais te tuer, je vais te défoncer », etc. « Il a fait quatre tours de mon bateau, il m’a dit ça quinze ou vingt fois », raconte le pêcheur. « Ce monsieur insulte mes clients et vocifère dès que l’on passe dans le lagon », argue l’autre. « J’ai craqué. » Visiblement exténué de ce conflit sans fin, le gérant de la société de jet ski demande une médiation pénale pour arranger les choses. Sur les menaces, le vice-procureur requiert contre le gérant de la société de jet ski une amende de 300 euros dont la moitié avec sursis, et une autre amende de 30 euros pour les injures.
Le prévenu a été condamné le 11 juin à 1000 euros d'amende, dont 500 euros avec sursis, et encore 30 euros d'amende.