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Jeudi dernier, l’audience foraine du tribunal, dans la salle de la Capitainerie, a duré moins longtemps que d’habitude. Les avocats en robe ont lu une lettre à l’assistance et ont demandé le renvoi de tous leurs procès.
Me Barreiro (venu de Saint-Martin), Me Bounaïm, Me Malaval, Me Desailloud, Me Stéphane et Me Bringand-Valora: chacun leur tour, ils ont expliqué, avant l’ouverture de l’audience, les raisons pour lesquelles ils ne plaideraient pas aujourd’hui, et demanderaient le renvoi de tous leurs procès. Les avocats de Saint-Barthélemy ont répondu à l’appel à la grève du Conseil national des Barreaux, contre la réforme des retraites. La profession est très mobilisée contre la création d’un régime unique, voulue par le gouvernement. Et pour cause : selon le projet de Jean-Paul Delevoye, haut commissaire aux retraites, les avocats verraient leurs cotisations doubler pour des pensions de retraite in fine plus faibles. Une pénalisation financière importante notamment pour les plus petits cabinets. Aujourd’hui, le régime de retraite des avocats est bénéficiaire, et dispose même d’une trésorerie de deux milliards d’euros constituée grâce aux cotisations des avocats. Cette somme serait absorbée par le régime général (JSB 1342).
Les avocats du Barreau de Guadeloupe Saint-Martin & Saint-Barthélemy « refusent d’être les victimes d’une réforme injuste, indigne et mettant à mal la solidarité organisée par la profession qui n’a jamais fait porter le coût de son régime de retraite à l’Etat, mais a toujours lourdement contribué au financement des autres régimes », lisent-ils. Dans la salle, les prévenus surpris écoutent, les magistrats aussi. Tous les dossiers ont été renvoyés au 4 juin 2020, et aucune permanence garde à vue n’a été assurée jeudi dernier. « On veut la mort de l’avocat », concluent les robes noires, avant de quitter la salle.
Un nouvel appel à une journée “justice morte” a été lancé par le Conseil national des Barreaux pour le 3 février prochain.
JSB 1354
