Dix-huit mois d’emprisonnement dont six avec sursis pour l’un et douze mois dont six avec sursis pour les deux autres. Telles ont été les peines prononcées par les magistrats du tribunal correctionnel de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, le 6 novembre, à l’encontre des trois prévenus coupables d’avoir planifié et exécuté le vol de cinq scooters et d’une moto (qu’ils ont fini par incendier) à Saint-Barthélemy dans la nuit du 20 au 21 septembre dernier.
A la barre et par la voix de leurs défenseurs, les trois jeunes saint-martinois (puisque respectivement âgés de 18, 24 et 22 ans) ont notamment argué de leur condition défavorisée et de la tentation que représentante Saint-Barthélemy et ses richesses pour expliquer leurs actes. Mais l’argumentaire a manifestement fait long feu. Dans le dossier examiné le 6 novembre, des pièces ont clairement démontré que les trois prévenus, dont deux étaient salariés dans une entreprise de Saint-Barth, avaient méticuleusement préparé leur coup. Notamment par des repérages qui leur ont permis de localiser les scooters et la moto qu’ils convoitaient. De plus, ils ont utilisé un véhicule de la société qui les employait pour charger et transporter les véhicules. Sauf la moto, trop lourde, qu’ils ont donc décidé de brûler pour effacer les traces de leurs empreintes. Car le pilote du bateau qui devait accoster au ponton des pêcheurs à Grand-Cul-de-Sac a craint de s’engager de nuit et sans lumière dans le lagon. Le petit personnel n’est plus ce qu’il était…
« Un système bien rodé », a commenté l’avocate de l’une des parties civiles, qui a réclamé à l’audience que «Saint-Martin doit arrêter de venir faire son marché à Saint-Barth ». Pour les trois prévenus, l’occasion ne devrait pas se représenter de sitôt.
En effet, en plus de leur peine de prison, les magistrats leur ont signifié une interdiction de séjour à Saint-Barthélemy d’une durée de trois ans. L’un d’eux, le plus âgé, initiateur de l’opération et de l’incendie de la moto, devra également s’acquitter d’une amende de 5.000 euros après du propriétaire.
Bien que « cuisinés » par le procureur et les parties civiles tout au long de l’audience, les trois prévenus n’ont pas révélé l’identité du ou des commanditaires de ces vols.