Jeudi au tribunal détaché de Saint-Martin, qui tenait une audience foraine à Saint-Barthélemy, un habitant de Saint-Jean était jugé pour avoir menacé avec une machette et attaqué à coups de pierre ses voisins, au motif qu’il faisait brûler ses végétaux.
Le 12 septembre, moins d’une semaine après Irma, un couple résidant à Saint-Jean, en plein nettoyage de sa maison, allume un feu pour brûler ses végétaux. D., le voisin âgé de 46 ans, surgit alors, en rogne contre ce boucan qui l’importune. Il tient une machette à la main. Le ton monte, D. insulte et menace le couple, brandissant son coupe-coupe en sa direction. Voyant cela, la femme apeurée court téléphoner aux gendarmes. Pendant ce temps, D. se met à attaquer l’homme en lui lançant des pierres. Ce dernier ne se démonte pas et se met à filmer la scène, avec son téléphone portable. Sur la vidéo, on voit effectivement D. jeter des cailloux, puis se saisir d’une palette et hurler, en l’agitant à bout de bras : « Je vais t’écraser la tête ! »
Evidemment, les versions divergent : le couple assure que D. se montrait menaçant avec son arme, tout comme une voisine qui, de loin, a assisté à la scène. D., lui, jure en garde à vue qu’il tenait sa machette le long de son corps, et qu’il l’avait prise pour couper des branches d’acacia afin d’accéder, justement, au jardin des victimes.
Le prévenu n’est pas venu
Peu importe : il reconnaît les insultes et jets de pierre, ce qui constitue des violences caractérisées. D. ne s’est pas présenté à l’audience, jeudi.
En revanche, fait inhabituel, son père était présent. Visiblement pour soutenir les victimes. L’avocate des plaignants, Me Bretoneiche, explique : « Mes clients sont les locataires du père du prévenu. Les fils occupent l’une de ses maisons illégalement, et leur père est en butte au harcèlement de leur part. Il a déjà déposé des mains courantes et des plaintes contre ses fils. Nous avons démarré une procédure d’expulsion à leur égard. » Par cette description, le conseil entend contextualiser l’affaire. Selon elle, depuis les faits, D. a croisé deux fois la femme, et a ostensiblement passé son doigt sous sa gorge en la regardant. C’est pourquoi Me Bretoneiche demande « l’interdiction de se présenter à moins de 2 kilomètres du domicile » du couple. « D. se présente comme s’il était le propriétaire, alors que ce n’est absolument pas le cas. »
Finalement, le prévenu, dont le casier judiciaire ne comportait aucune mention, est condamné à 3 mois de prison avec sursis, 300 euros d’amende, 1.500 euros de dommages et intérêts pour chacune des victimes, et l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.
JSB 1266