Trois jeunes de Saint-Barth étaient jugés jeudi dernier pour des faits d’outrage et rébellion à l’encontre de trois gendarmes venus les interpeller au petit matin sur la plage de Public.
Ils ne sont que deux à la barre, l’un des trois prévenus étant déjà incarcéré en Guadeloupe, et interdit de séjour à Saint-Barthélemy. Deux jeunes gens dont l’un se montre très éprouvé par l’affaire qui l’a conduit au tribunal. Fébrile, il parle d’une interpellation « injuste et incorrecte ».
L’histoire se passe le 22 avril dans le quartier de Public. Les gendarmes sont appelés pour un vol de véhicule et des dégradations. La personne leur indique que les suspects sont encore dans le secteur, sur la plage.
Les trois militaires sont reçus par des insultes (« en**lés », « cow-boys », précise le président), et des jets de sable. Ils arrêtent l’un des malpolis, et un autre se met à filmer la scène pour dénoncer les violences policières. « Ils sont arrivés et nous ont mis la tête dans le sable, direct ! C’est un abus de pouvoir », s’insurge l’un des prévenus, pour qui les insultes ne sont venues qu’après. « Ils ont failli me noyer, en me plaquant dans le sable au niveau de l’eau, ils ont cassé mon téléphone, mes clés de voiture… » Les trois jeunes hommes sont finalement arrêtés, et doivent être menottés après s’être débattus avec une certaine virulence : l’un des gendarmes a été déclaré en ITT (incapacité totale de travail) de quatre jours.
Amendes
A la barre, les prévenus reconnaissent l’usage de cannabis (un test salivaire a été effectué, ils ont refusé de souffler pour le test d’alcoolémie), mais pas le reste. « Ils n’ont pas été corrects, pas un bonjour, et direct la tête dans le sable, alors que l’on avait rien fait », insiste l’homme de 28 ans. « Vous pensez qu’ils doivent dire bonjour quand ils sont en mission ? » s’enquiert le procureur un brin ironique. « Pourquoi vous contestez ? Ils font leur travail. Je rappelle qu’ils sont détenteurs de l’autorité. Quelle que soit la raison ou le sentiment, il ne faut pas s’opposer. » Le magistrat regrette néanmoins, au vu du récit des prévenus, que les gendarmes parties civiles ne soient pas là pour expliquer la scène, « d’autant que les jeunes tiennent des propos inquiétants ». Les militaires sont représentés par un avocat, qui demande un dédommagement de 500 euros par prévenu et par gendarme.
Le président du tribunal a relaxé l’un des prévenus des faits de violences. Il a condamné ce dernier à une amende de 600 euros, dont 300 avec sursis. Le second à une amende de 600 euros avec sursis. Et chacun à payer 500 euros d’indemnité aux victimes.
JSB 1294