Saint-Barth -

Encore une kyrielle de délits routiers au tribunal

L’audience foraine du tribunal de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, jeudi dernier, a été considérablement raccourcie par le mouvement de grève des avocats. La totalité des dossiers jugés concernaient des délits routiers.

 

Sur la vingtaine de prévenus qui devaient être jugés jeudi dernier par le tribunal de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, dans la salle de la capitainerie à Gustavia, un seul cas n’était pas lié à un délit routier, avec des variantes sur l’alcool, l’assurance, la récidive, les stupéfiants... La plupart des dossiers ont été renvoyés au mois de juin en raison du mouvement de grève des avocats (lire par ailleurs). Les prévenus qui avaient choisi de se passer de conseil ont comparu normalement.

La première personne à s’avancer à la barre, une jeune femme, était jugée pour des faits remontant au mois de juillet. En début de soirée, aux alentours de 20 heures, elle sortait de chez elle sur son deux-roues quand, ne respectant pas la priorité, elle a percuté un autre scooter qui arrivait. Chaque conducteur avait consommé de l’alcool : 2,23 grammes dans le sang pour elle, qui était aussi positive au cannabis ; 2,96 grammes pour lui, qui avait aussi fumé de l’herbe et de la cocaïne. Lui, qui a déjà été condamné pour alcool au volant, n’est pas venu à l’audience. « Je ne me souviens de rien. Je regrette amèrement, je me rends compte que j’aurais pu ôter la vie de quelqu’un », déclare la prévenue, dont le casier judiciaire est vierge. « Dans 100% des accidents à Saint-Barth, on a au moins un des conducteurs qui avait consommé de l’alcool ou des stupéfiants », souligne le vice-procureur, qui rappelle toutes les mesures drastiques mises en place depuis 2018 par les autorités de l’île pour amoindrir les dangers de la route. «Il n’y aura plus d’amendes, dorénavant, ce seront des peines d’emprisonnement qui seront requises. » Le président condamne la trentenaire à deux mois de prison avec sursis, 200 euros d’amende et la confiscation de son scooter. L’autre conducteur a écopé de six mois de prison, et 450 euros d’amende et la confiscation du deux-roues.

C’est ensuite un quadragénaire qui, lui aussi, a été contrôlé positif à l’alcool et au cannabis après avoir perdu le contrôle de son véhicule, en rentrant chez lui, au mois de juin dernier. Son casier judiciaire était vierge, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis simple et 500 euros d’amende.

« J’ai fait une erreur », admet ce barman jugé pour avoir grillé le stop de la rue de France et avoir conduit avec 1,3 gramme d’alcool par litre de sang. Son casier comporte déjà deux condamnations pour des faits similaires datant de 2007 et 2011. « Quand allez-vous vous arrêter ? » demande le président. « Vous avez un problème avec l’alcool ? C’est à cause de votre métier, c’est ça ? » « Non, je ne pense pas, je ne bois pas tous les jours », assure le prévenu. Le vice-procureur requiert à son encontre quatre mois de prison ferme et une amende de 150 euros pour le non-respect. Le prévenu encaisse mal cette réquisition. « C’est la troisième fois, et vous ne comprenez pas ! Que voulez-vous que le tribunal fasse aujourd’hui ? » s’agace le président. Qui le condamne à quatre mois de prison ferme et à s’acquitter de deux amendes pour un total de 650 euros.

 

 

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De l’importance du pantalon au tribunal

« Vous pouvez entrer, sauf ceux qui sont en short ». Le vice-procureur Octuvon-Bazile a donné le ton jeudi dernier lors de l’audience foraine du tribunal de Saint-Martin à Saint-Barthélemy. De nombreux prévenus viennent comme ils sont, en short et tongs ; une tenue qui passe de moins en moins auprès des magistrats. Plusieurs fois au cours des dernières audiences, ils ont lancé des remarques aux prévenus trop débraillés ; la tolérance s’amincit. Jeudi dernier, ceux qui n’habitent pas trop loin ont pu partir se changer et revenir pour être jugés, en pantalon. D’autres ont dû s’excuser, ignorant le fait que devant un tribunal, même à Saint-Barthélemy et dans la peu solennelle salle de la capitainerie, une tenue correcte est exigée.



JSB 1354



Journal de Saint-Barth N°1354 du 12/12/2019

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