Saint-Barth - Accident mortel Saline 25 02 2020

Accident mortel de scooter à Saline : la conductrice relaxée

Un jeune conducteur de scooter, résident de l’île, avait perdu la vie après un choc avec une voiture, le jour de Carnaval. La conductrice du véhicule était jugée le 15 octobre pour homicide involontaire, elle a été relaxée par le tribunal le 19 novembre.

 

La conductrice de la voiture impliquée dans l’accident mortel d’un scootériste à Saline, le jour de Carnaval, a été relaxée, c’est à dire qu’elle est jugée non-coupable. Cette résidente de Sint-Maarten, âgée de 26 ans, avait comparu le 15 octobre à Saint-Martin pour homicide involontaire (JSB 1394).

Le 25 février 2020, un jeune homme de l’île qui circulait à scooter avait percuté une voiture en train de manœuvrer, près des concasseurs de Saline. Projeté contre un mur, le scootériste avait été pris en charge par les secours, conscient et sans blessure apparente. Il s’était plaint de quelques douleurs mais son pronostic vital n’était pas engagé. Pourtant, il est décédé quelques heures plus tard à l’hôpital, après une brusque détérioration de son état de santé.

L’enquête, et notamment l’audition des témoins, avait déterminé que le deux-roues roulait à vitesse élevée. Une femme avait contacté les gendarmes après l’accident pour leur expliquer que le scooter l’avait doublée à vive allure, juste avant l’accident, et ne s’était pas rabattu ensuite. La victime était sous l’emprise de cannabis, n’était pas titulaire du permis de conduire, et son deux-roues n’était pas assuré. Il circulait avec le téléphone à l’oreille, coincé dans le casque.
La conductrice avait été mise en cause car, en plein demi-tour dans une entrée, elle n’avait pas cédé le passage au scooter, bien qu’elle ait enclenché son clignotant et qu’elle certifie qu’elle était à l’arrêt lors du choc. A l’audience l’avocat de la famille de la victime avait assuré qu’elle avait pris un risque en manœuvrant dans cet endroit où la visibilité est faible. La jeune femme reste, depuis les faits, choquée de l’accident et surtout de ses conséquences dramatiques. Les analyses avaient révélé qu’elle n’avait consommé ni alcool ni stupéfiant. «Les fautes éventuelles de la victime doivent-elles exonérer celle de la prévenue ? L’état de choc émotionnel de la prévenue doit-il justifier sa relaxe ? » avait argumenté l’avocat de la famille de la victime. En vain. Pour le ministère public, « l’accident lui est imputable. »

Le tribunal a rendu son délibéré le jeudi 19 novembre, conforme aux réquisitions du procureur, et relaxé la jeune femme.

Journal de Saint-Barth N°1399 du 25/11/2020

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