Plusieurs artisans ont bénévolement prêté main forte à l’association Saint-Barth Essentiel afin de rénover une partie de la maison d’une femme de 77 ans qui, depuis le passage d’Irma, vit dans le plus grand désœuvrement.
Une cuisine flambant neuve, une grande chambre, un salon, une salle de bain, la climatisation... Lors de la visite du chantier social organisée par l’association Saint-Barth Essentiel, il est presque impossible de reconnaître la maison ravagée par l’ouragan Irma. En seulement un mois, du 22 mars au 22 avril, l’esprit de solidarité de plusieurs artisans et sociétés de l’île a permis de rénover une partie de la demeure située Anse des lézards. Une bâtisse sans toiture dans laquelle vivait seule, depuis quatre ans et dans un désœuvrement total, une femme âgée de 77 ans.
Une tâche généreuse et honorable
« J’ai lu qu’une vieille dame vivait sous une bâche depuis Irma, ça m’a suffi. (JSB 1409) » Sa perche télescopique en mains, Lofti Benhamida résume en une courte phrase la raison de sa présence sur le chantier. Sans interrompre la pose de la troisième couche de peinture blanche sur l’un des murs de la terrasse. « Depuis que je suis là, je me sens vraiment bien », affirme l’artisan, un grand sourire aux lèvres.
Autour de lui, d’autres professionnels s’affairent bénévolement pour offrir un nouvel espace de vie à la propriétaire des lieux. Avec l’entrain et la bonne humeur de celles et ceux qui se savent en passe d’accomplir une tâche aussi généreuse qu’honorable. « La solidarité existe, se félicite Hélène Bernier, présidente de Saint-Barth Essentiel. Quand on fait appel aux gens, ils sont là. C’est le Saint-Barth que l’on aime, quand chacun prend un peu de temps pour aider les autres. »
Nécessité d’entraide
Sans ressource, la septuagénaire a été hébergée gratuitement à l’Ehpad (établissement d’hébergement pour personne âgée dépendante) par la Collectivité, pendant toute la durée des travaux. Quant aux artisans, ils ont sans doute été bien plus nombreux à s’investir dans le chantier que ce qu’aurait pu imaginer Saint-Barth Essentiel. « On a apporté tout ce que l’on a pu, assure Charlie Bertin, peintre. Quand on a vu la maison, on savait que l’on devait être là. » Julie, Carole, Sylvio, Manue, Thierry, qu’ils soient ouvriers bénévoles ou artisans professionnels, tous évoquent une nécessité d’entraide.
Thierry Bourguignon a refait la plomberie, l’entreprise Lapelec et Rudy Laplace ont installé gratuitement tout le réseau électrique, les trois quincailleries (Alma, CCPF et GDM) ont fait des dons ou pratiqué d’importantes remises sur des matériaux et des meubles, Jessy Transport a effectué d’innombrables allers et retours gratuitement, Fred Questel de Ouanalao En vironnement n’a pas demandé un centime pour récupérer l’ensemble des déchets, etc. « Si on avait eu à payer tout le monde, nous en aurions eu pour environ 50.000 euros », remarque Hélène Bernier.
Lorsqu’elle a vu des photographies des travaux de rénovation, la dame de 77 ans n’a pas caché son impatience à retrouver sa maison. Depuis aujourd’hui (jeudi 22 avril), elle découvre son nouvel intérieur, au rez-de-chaussée. « Elle n’aura plus à monter les escaliers avec ses courses », glisse Hélène Bernier. L’étage, tout comme la charpente de la toiture recouverte d’une bâche, resteront pour l’heure en l’état. Quant à l’habitante, elle peut désormais délaisser son hamac et dormir dans un lit. Sous un toit.