Un peu plus d’un mois après Irma, le 13 octobre 2017, Ywenn
de la Torre, directeur du BRGM de la Guadeloupe, a posé les pieds à
Saint-Barthélemy pour dresser un rapport d’observations, à chaud, sur les effets
de l’ouragan sur nos plages. C’est à dire leur érosion, la submersion (montée
du niveau de la mer) et le recul du trait de côte (*) en particulier.
Anse des Cayes et Flamands ont souffert
La plage la plus abîmée par l’ouragan Irma est celle de l’Anse des Cayes. Elle a perdu deux mètres de sable en épaisseur, moins que Flamands, mais la submersion a été très importante et causé des dégâts majeurs sur le bâti en fond de plage, et aussi plus à l’arrière. Les dégâts les plus impressionnants ont toutefois été constatés à Flamands, ou la submersion a été moindre, mais la plage a perdu jusqu’à 5 mètres de hauteur, triste record des îles du Nord. Les dommages ont été très importants en raison de l’affouillement, c’est à dire que la houle a creusé sous les fondations des bâtiments, les laissant parfois dans le vide.
La baie de Saint-Jean est aussi citée comme celle dont le trait de côte a le plus reculé, au delà de dix mètres par endroits ! Même chose à Lorient, ou le trait de côte a reculé de 5 à 10 mètres, et la plage s’est amincie d’1,5 mètre. La submersion dans ces deux baies a été parmi les plus importantes à Saint-Barthélemy.
Grand-Cul-de-Sac a surtout été touchée par la hausse du niveau de la mer, tout comme Gustavia, où une submersion de 1,2 mètre a été observée par le BRGM.
Vagues de 5 à 9 mètres
L’institution a estimé que les vagues provoquées par l’ouragan ont atteint 5 à 9 mètres sur Saint-Barthélemy.
Ce rapport commandé par le ministère de la Transition écologique a notamment servi de base à la mission Cerema qui a mesuré les zones de submersions marines sur les deux îles, afin de réaliser une carte pouvant servir de base aux plans de prévention des risques.
(*) Le trait de côte est la démarcation entre la terre et la mer, situé exactement sur la ligne entre sable humide et sable sec sur la plage, en période de houle normale. Il se mesure à l’aide de GPS ultra-précis. Vous pouvez vous-même participer à son étude grâce à l’application smartphone Rivages.