Saint-Barth - faits divers

Une fin de saison sous le signe des « faits-divers »

Au cours des trente derniers jours, plusieurs actes de violences ont été relevés à Saint-Barthélemy. Comme des braquages à domicile et des incendies de véhicules.

 

La douceur du mois de mai ne se vérifie pas toujours. Du moins pas à Saint-Barthélemy en 2024. Ainsi, au cours des trente derniers jours, plusieurs actes délictueux et criminels ont été recensés sur l’île. A commencer par deux braquages à main armée commis à des domiciles. Des cambriolages violents, par la seule présence d’armes à feu, qui se sont produits à Grand-Cul-de-Sac et à Saint-Jean. Une troisième agression du même genre est intervenue le 1er juin à l'aube, chez un particulier sur les Hauts de Saint-Jean.
Le premier s’est produit le 8 mai au domicile d’un particulier. Une ou plusieurs personnes équipées d’armes de poing se sont introduites chez l’habitant et lui ont dérobé une somme d’argent d’environ 2.000 euros. Quelques jours plus tard, dans la nuit du 11 au 12 mai, c’est dans une villa de location que des malfrats en armes ont pénétré. Sous la menace de leurs assaillants, les trois touristes de nationalité portoricaine ont été délestés de leurs biens.
Le procureur de la République de Basse-Terre, Xavier Sicot, précise que les enquêtes sur ces deux cambriolages à main armée ont été confiées à la brigade de recherche de la gendarmerie nationale. Pour l’heure, les investigations sont toujours en cours. Les auteurs n’ont, semble-t-il, pas encore été retrouvés. Ni, par conséquent, les biens dérobés à leurs victimes. Le troisième cambriolage à main armée à domicile s'est produit le 1er juin, vers 5 heures, dans une villa des Hauts de Saint-Jean. Un septuagénaire a été réveillé et violenté par un homme porteur d'une arme à feu. Parallèlement, une troisième enquête est actuellement en cours. Le JSB l’évoquera dans une prochaine édition.

La gendarmerie assure que la traque des auteurs de ces différents méfaits se poursuit. Avec une intensification des moyens, comme une augmentation des patrouilles, notamment en civil. "Nous avons la ferme intention d'assurer la sécurité sur le territoire et d'interpeller les auteurs", lance avec fermeté le commandement de la gendarmerie qui, pour l'heure, n'établit pas de lien entre les trois affaires de cambriolage à main armée à domicile. La population est invitée à signaler à la gendarmerie, en composant le "17", tout rodeur à l'allure suspecte.

L’incendiaire derrière les barreaux
Une autre affaire n’a pas manqué d’interpeller la population de Saint-Barthélemy. Celle des quatre voitures volontairement incendiées à Gustavia. Une première dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 mai, sur le parking de la République, et trois autres dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 mai. L’enquête de gendarmerie n’a pas trainé en longueur puisque l’auteur des faits a été identifié et arrêté quelques jours plus tard. Après avoir été auditionné et placé en garde à vue, il a été transféré à Saint-Martin où il a été présenté devant les magistrats du tribunal correctionnel dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. L’audience s’est tenue le vendredi 24 mai.
A la barre, le prévenu, un homme âgé de 35 ans et né à Albertville, en Savoie. Sur le « banc » des victimes, deux particuliers, deux sociétés de Saint-Barth et la Collectivité territoriale. Le prévenu a expliqué qu’il voulait quitter l’île mais ne disposait pas des moyens financiers pour le faire. Sans domicile fixe, sans famille sur l’île, il a indiqué aux juges qu’il vivait de petits travaux irréguliers. Sa décision de brûler des voitures aurait été, selon lui, un signal d’alerte pour que sa situation soit prise en considération et qu’il puisse quitter Saint-Barthélemy.
L’homme a été condamné à deux années d’emprisonnement dont une assortie d’un sursis probatoire. Il a été placé sous mandat de dépôt à l’audience, ce qui signifie qu’il a immédiatement été incarcéré. De plus, il devra suivre un programme de soins. Il était également poursuivi pour usage illicite de stupéfiants. Des faits pour lesquels il avait déjà été condamné auparavant.
Selon nos informations, un autre dossier serait actuellement en cours d’instruction. Pour des faits qui n’ont pas été dévoilés, un habitant de Saint-Barthélemy a été placé sous les verrous.

Insécurité Romaric Magras interpelle le préfet

Le conseiller territorial et chef de file du groupe Saint-Barth d’Abord, Romaric Magras, a adressé mercredi 29 mai un courrier au préfet de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Vincent Berton. Une missive qui a pour but d’attirer l’attention du représentant de l’État sur le « climat d’insécurité » qui s’installerait actuellement sur l’île. L’élu évoque une « multiplication d’acte d’insécurité ». Il mentionne les deux cambriolages avec armes (il fait état de « home jacking »), l’incendie des quatre voitures à Gustavia, mais ajoute : « Voilà que des agressions et actes violents se sont amplifiés ces derniers jours ». Romaric Magras fait référence à trois faits rapportés récemment.
En l’occurrence, une tentative de vol sur un chauffeur de taxi pour lui dérober sa sacoche, l'agression d’un homme au retour de sa marche matinale et celle d’une famille qui découvre un homme dans sa maison après que ce dernier a défoncé la porte d’entrée.
« Ces événements troublants ont instauré un climat de peur et d’insécurité au sein de notre communauté, écrit Romaric Magras au préfet Berton, affectant gravement notre qualité de vie et l’image d’un territoire paisible. » L’élu sollicite le représentant de l’État pour « intervenir de manière urgente et renforcer les mesures de sécurité ». Il demande également à Vincent Berton de « bien vouloir envisager les actions » qu’il jugera nécessaire « pour endiguer ce phénomène croissant et ramener la paisibilité (sic) » sur l’île.
En raison de l’approche des élections européennes, le préfet comme l’ensemble des fonctionnaires sont entrés depuis le lundi 27 mai en période de réserve électorale. Par conséquent, la réaction du préfet ne pourra se mesurer qu’au regard des actions qui seront conduites dans les prochains jours, pas en fonction d’une réponse publique qu’il ne pourra adresser à Romaric Magras.

 

Journal de Saint-Barth N°1569 du 30/05/2024

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