Annonce d’un hypothétique déménagement, d’une éventuelle exhumation, puis démenti de la veuve Laeticia Hallyday... La sépulture du rockeur continue de déchaîner les passions, y compris à Saint-Barthélemy, sur fond de déplacement des tombes de l’époque suédoise.
Tout a commencé par l’article d’un magazine people intitulé “Laeticia Hallyday obligée de déplacer la tombe de Johnny... L'énorme coup dur”. Suffisant pour tourner tous les regards, une nouvelle fois, vers le cimetière de Lorient et son illustre pensionnaire. Le faux et le vrai se sont rapidement mêlés, dans la cacophonie.
En réalité, Johnny Hallyday reste là où il est. Mais Laeticia Hallyday a obtenu, outre la concession, l’autorisation d’installer un caveau familial, dont la construction n’a pas encore débuté. « Elle ne fait que respecter ce que son mari souhaitait », indique Bruno Magras, dont le téléphone n’a pas cessé de sonner vendredi dernier, tous les journalistes français espérant davantage d’informations.
La suite est très pragmatique : une fois le caveau construit, il faudra l’intégrer à cet espace déjà très chargé, sans déranger le repos du rockeur décédé le 5 décembre 2017. « On ne peut pas sortir la tombe et mettre le caveau à la place », résume le Président. Il sera donc installé tout à côté, et le corps éventuellement transféré lorsque la veuve en décidera.
Sauf que tout à côté, la place manque. A droite de la tombe de Johnny Hallyday trône une sépulture vieille de 165 ans. Le marbre est encore bien lisible. Elle abrite une certaine Elizabeth Portelly, décédée à Saint-Barthélemy en 1854 pendant la période suédoise. Le livre de Per Tingbrand “Who was who in St Bartholomew during the swedish epoch ?” nous en apprend plus sur cette voisine du chanteur préféré des Français. Née Warner à Saint-Eustache en 1789, elle épouse John Portelly à l’âge de 21 ans à Gustavia. De confession anglicane, elle a dû pour cela se convertir à la foi catholique de son mari. Son époux mort neuf ans avant elle était un personnage important de la vie maritime et commerçante de l’île. Il possédait de nombreux biens à Gustavia et s’impliquait profondément dans le fonctionnement de l’église catholique. Il était aussi l’un des protagonistes des émeutes de 1810. John Portelly a tout légué à sa femme avant son décès au cours d’un voyage en Angleterre, dont il n’est jamais revenu.
La Collectivité est actuellement au stade de recensement des tombes anciennes réparties entre Lorient et Saint-Jean, et devrait décider au cas par cas de celles qui seront transférées vers Public, si le conseil territorial donne son aval. Ce déménagement est-il lié à la demande de la famille Hallyday ? Bruno Magras s’en défend : « Ma démarche est de regrouper les anciennes tombes à Public », afin de donner plus de cachet au cimetière suédois et libérer de l’espace dans les autres (JSB 1335). Il semble difficile voire impossible de placer le caveau voulu par Johnny Hallyday sans déranger Mme Portelly, voire ses voisins.
JSB 1339