La mort de George Floyd, afro-américain de Minneapolis, sous le genou d’un policier blanc, ébranle l’Amérique mais pas seulement. A Gustavia, un rassemblement spontané a eu lieu pour honorer sa mémoire, mais aussi débattre de la question du racisme et des violences policières. Lundi, Christophe Castaner a donné une conférence de presse sur le sujet.
Les images de cet homme suffoquant, plaqué au sol par un policier américain, ont fait le tour du monde. La colère ne retombe pas aux Etats-Unis. En France, l’histoire de George Floyd fait écho avec celle d’Adama Traoré, jeune Noir mort en 2016 après son interpellation dans le Val d’Oise. L’instruction autour des circonstances de son décès est toujours en cours. Des manifestations contre les violences policières et le racisme en général se sont tenues ces derniers jours dans le pays, comme dans le monde entier.
A Saint-Barthélemy, point de heurt, de banderole, de manifestation. Mais sur l’île aussi, la mort de George Floyd a choqué. Dimanche 31 mai, un groupe de 25 personnes s’est réuni au kiosque Pif Paf à Gustavia. A force de débats sur les réseaux sociaux, ces habitants ont décidé de se voir, d’abord pour rendre hommage à George Floyd en accolant des affiches sur le kiosque. Mais aussi pour exprimer ce sentiment de colère qui les a submergés devant les images de Minneapolis. Et enfin pour débattre plus globalement du racisme, qu’il soit aux Etats-Unis, en France ou à Saint-Barthélemy.
La montée de fièvre autour de la question du racisme au sein des forces de l’ordre a poussé Emmanuel Macron a demander de l’action à son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. « Il n’y a pas d’institution raciste ou de violence ciblée », a-t-il affirmé avec fermeté, lundi 8 juin. « Je ne laisserai pas les agissements odieux de certains jeter l’opprobre sur toute une institution. » Les révélations de Streetpress (qui a mis au jour un groupe Facebook sur lequel près de 8.000 policiers, échangeaient des “blagues” racistes, sexistes, homophobes) ont mis un coup à l’image des forces de l’ordre en France, contrariant la version des “cas isolés”. Christophe Castaner a annoncé une “tolérance zéro” face à tout comportement ou propos raciste, l’abandon de la technique d’interpellation par étranglement, très controversée, et une réforme des inspections pour davantage d’indépendance dans les enquêtes.
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