Saint-Martin partie française est en situation de blocage depuis quatre jours, en raison d’un mouvement social dû à l’instauration du PPRN (plan de prévention des risques naturels) par l’Etat, et au problème de bromate dans l’eau de ville.
Ce lundi, les établissements scolaires de Saint-Martin et les services de la Collectivité étaient fermés, en raison de blocages routiers mis en place par la population depuis vendredi. La circulation était fortement perturbée ce week-end. Les blocage persistent aujourd’hui à Sandy Ground et Quartier d’Orléans. Si la gare maritime et l’aéroport fonctionnaient normalement, les accès étaient difficiles, notamment entre l’Est et l’Ouest du territoire. La préfecture recommandait, pour se rendre à Juliana, de passer par Bellevue.
Ce week-end, des affrontements entre manifestants et force de l’ordre ont éclaté aux abords des barrages, notamment à Grand Case, où des voitures et poubelles ont été incendiées. Jets de pierre et gaz lacrymogènes se sont répondus, alors que la préfète Sylvie Feucher se rendait sur place pour rencontrer les mécontents, rejointe quelques heures plus tard par le président Daniel Gibbs. « La priorité est de favoriser le dialogue. Par contre, les individus auteurs de violences et de racket sur les points de barrage seront poursuivis », a indiqué la préfète. En effet, certains se sont plaints d’avoir dû payer dix euros aux manifestants pour être autorisés à franchir le barrage.
Vendredi, la préfecture a fait interdire la vente de carburant au détail, après que des vidéos montrant la fabrication de cocktails Molotov ont circulé sur les réseaux sociaux.
Les services de gendarmerie ont été renforcés de soixante militaires, arrivés samedi à Grand Case par avion, et d’autres ont été dépêchés par bateau depuis la Guadeloupe, notamment pour aider au nettoyage et au déblaiement des rues encombrées par les carcasses de voitures brûlées.
Les manifestants expriment leur désaccord avec le Plan de prévention contre les risques naturels, un document que la préfecture a fait passer en force contre l’avis des élus de la Collectivité saint-martinoise. Dans le but de protéger les populations et les biens en cas d’aléa climatique, il restreint notamment la possibilité de bâtir en bord de mer.
La ministre des Outre-mer Annick Girardin a assuré que l’Etat suivait l’évolution de la situation « au plus haut niveau. Nous préparons une réponse. J’appelle au calme comme ce soir le président Daniel Gibbs et d’autres élus l’ont fait. Il est important que nous puissions commencer ce travail de concertation le plus vite possible, et on ne le commencera que quand le calme sera revenu », a-t-elle déclaré à La 1re, dénonçant également sur Twitter « une insécurité intolérable ».
Depuis des mois, le PPRN de Saint-Martin divise l’île, et la crise des bromates que connaît l’île depuis quelques mois a été une goutte d’eau supplémentaire pour les habitants. Grâce à un procédé similaire à celui qui a été mis en place à Saint-Barth, l’ARS a finalement confirmé samedi 14 décembre que l’eau était redevenue potable.
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