Saint-Barth -

Onze deux-roues déjà saisis et détruits

Défaut d’assurance, de permis, alcool ou stupéfiant : les quads et deux-roues sont désormais systématiquement saisis et détruits. En quinze jours, onze véhicules y sont passés.

C’est l’un des premiers effets du GLTD (Groupe local de traitement de la délinquance) mis en place pour enrayer les accidents de deux-roues et quads à Saint-Barthélemy. Si vous êtes contrôlé circulant sans assurance, sans permis adéquat, ou positif à l’alcoolémie ou au stupéfiant, votre véhicule sera automatiquement saisi et détruit.

Depuis le 8 juin, dix deux-roues et un quad ont été saisis par les gendarmes, et sont stockés par la police territoriale. Ils seront détruits au site de propreté de Public.

Cette disposition est déjà prévue dans la loi, même pour les voitures, d’ailleurs. Mais elle est très peu appliquée. Après les quatre décès de ce début d’année sur les routes, Saint-Barthélemy applique la tolérance zéro.

Accidents mortels : les analyses ont parlé

Mardi, une réunion s’est tenue à la Collectivité en présence d’une vingtaine d’hôteliers et restaurateurs de Saint-Barthélemy. Ils sont les premiers concernés pour plusieurs raisons : les saisonniers qu’ils embauchent sont souvent victimes d’accidents de la route. Et ils peuvent être tenus pour responsables dans certains cas.

Le saisonnier âgé de 29 ans, décédé à Flamands le 1er mai vers 3h30 du matin après avoir percuté une camionnette en stationnement avec son scooter, était visiblement ivre lorsqu’il a quitté l’établissement dans lequel il fêtait son départ de Saint-Barthélemy. Il a ramené une touriste chez elle et s’est tué en rentrant. Les résultats d’analyses confirment qu’il avait consommé de l’alcool et de la cocaïne. Légalement, l’établissement de nuit qui l’a laissé partir pourrait être poursuivi. Les analyses sanguines du résident de 23 ans qui s’est tué en scooter à Coupe Gorge, le 11 avril, se sont aussi révélées positives aux stupéfiants. Pour rappel, le résident italien décédé en janvier à Public, en scooter, avait consommé de l’alcool. Seul le presque nonagénaire décédé des suites d’un accident de quad en mars, était exempt de toute consommation de drogue ou d’alcool.

Les établissements ouverts toute la nuit ont l’obligation de posséder un éthylotest électronique. Ils peuvent l’utiliser soit pour dissuader un client de reprendre son véhicule, mais aussi pour refuser de le servir s’il est déjà ivre. Des bars et restaurants de l’île ont manifesté, lors de la réunion de mardi, leur volonté de se munir du même appareil.

Des navettes pour les saisonniers ?

Les hôteliers et restaurateurs se sont vus intégrés à l’action des autorités locales, et ont évoqué ensemble l’idée d’un système de ramassage interne, réservé à leurs employés pour les trajets domicile travail. «La majorité d’entre eux s’est montré intéressée », se félicite le capitaine Magniol. « Si on diminue le nombre de scooters sur la route, on diminue le nombre d’accidents. Dans les petits accidents que l’on a tous les jours, ce sont souvent des gens qui rentrent du travail. »

Reste à savoir comment cibler un autre public, plus jeune : les adolescents et collégiens qui circulent à scooter. La Collectivité, compétente dans le domaine de la circulation routière, pourrait mettre en place des sanctions spécifiques. Comme la suspension du BSR, au même titre que celle du permis, en cas de conduite sur une seule roue ou de défaut de port du casque. Ou encore, la confiscation du scooter pendant une durée limitée. Ces questions sont étudiées par les services.

A cette intensification de la répression s’ajouteront des actions de prévention et de pédagogie, qui devraient être lancées dans les semaines qui viennent. Pour le seul mois de juin, les gendarmes de Saint-Barthélemy ont constaté seize conduites sous l’empire d’un état alcoolique (une tous les deux jours), une sous stupéfiants, seize défauts d’assurance et quatre défauts de permis de conduire. Le tout, en grande majorité sur des deux-roues.

 

JSB 1286

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