L’année a débuté de manière tragique pour un équipage de pêcheurs guadeloupéens. Samedi 1er janvier, tandis que leur bateau, le Mazra, navigue à plus de 20 miles nautiques des côtes de Saint-Barthélemy, un matelot nommé Denis Mozar tombe à l’eau. Son capitaine, Joseph Goujon, tente de le retenir mais en vain. Le corps de son compagnon de pêche disparaît dans les flots. Il est alors un peu plus de 21 heures.
Le capitaine déclenche immédiatement la balise de détresse. Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Antilles-Guyane (Cross-AG) déclenche immédiatement sa procédure afin, notamment, de confirmer l’emplacement exact du bateau de pêche. Un navire de croisière se détourne pour se rendre sur le lieu indiqué. Sur place, le capitaine leur rend compte de la situation et les informations recueillies sont transmises au Cross. Les croisiéristes entament alors les recherches, bientôt épaulés par un autre navire et un yacht privé. Dans le même temps, vers minuit, le Cross alerte la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Saint-Barthélemy. L’équipage arrive « sur zone » vers deux heures du matin et repère immédiatement le Mazra.
Après avoir cherché en vain le pêcheur disparu pendant plus de deux heures, l’équipage du Capitaine Danet (bateau de la SNSM de Saint-Barth) décide de raccompagner au port de Gustavia le capitaine, Joseph Goujon, « très choqué ». Ils touchent terre à 8 heures et le capitaine est conduit à l’hôpital De Bruyn.
Les secouristes de la SNSM refont le plein d’essence et reprennent la mer à 10h40. Ils reprennent leurs recherches en attendant le renfort de leurs homologues de Saint-Martin ainsi que d’un avion Sar (Search and rescue) venu de la Barbade. L’appareil survole toute la zone et complète trois carrés de recherche. Sans déceler la moindre trace de Denis Mozar. Les deux navires de la SNSM ne rencontrent pas plus de succès. Après de vaines recherches, les deux bateaux rentrent bredouilles de leur mission. La SNS 269 de Saint-Barth est de retour à quai à 18 heures et la SNS 129 de Saint-Martin accoste à 20 heures.
Pas de gilet de sauvetage
Quelques jours après la disparition, les circonstances présumées de l’accident ont pu être établies. Il semble que la victime a été happée par le treuil et entraîné par-dessus bord. Le capitaine assiste à la scène et tente de l’empêcher de basculer dans la mer. Il l’aurait retenu par une cheville mais Denis Mozar accusant un poids supérieur à 90 kilos, Joseph Goujon ne parvient pas à le retenir. Le matelot tombe à l’eau et son capitaine lui jette une bouée mais, en pleine nuit, il n’arrive pas à l’attraper. Denis Mozar, qui ne porte pas de gilet de sauvetage, disparaît.
Selon Guadeloupe 1ère qui a obtenu des éléments d’information auprès de la Direction de la mer, le bateau sur lequel les deux pêcheurs naviguaient n’était pas en règle sur un plan administratif. Immatriculé à Fort-de-France, il est amarré à Pointe-à-Pitre. Quant à Denis Mozar, le matelot disparu, il n’aurait pas été déclaré.
Compte tenu de ces éléments, le Parquet de Basse-Terre (Guadeloupe) a pris la décision d’ouvrir une enquête judiciaire pour disparition inquiétante. S’il s’agit d’une procédure criminelle habituelle en pareilles circonstances, elle illustre toutefois la volonté du Parquet de n’exclure aucune hypothèse. L’enquête a été confiée à la brigade de gendarmerie de Saint-Barthélemy.