Le 20 septembre 2017, l’ouragan Maria frappait les Antilles. Après son passage, Porto Rico, dévastée, avait compté ses morts : soixante-quatre. Mardi, une étude indépendante vient écraser ce chiffre gouvernemental. Les chercheurs de l’université Harvard publient, après une enquête, le chiffre de 4.600 morts. Pour ce faire, ils ont poussé 3.300 portes d’habitants, un échantillon sélectionné pour représenter la société portoricaine, et demandé si un membre du foyer était décédé entre le 20 septembre et le 31 décembre. Bilan : la mortalité est 62% plus élevée que la normale sur cette période. Les décès causés par les conséquences d’un ouragan (pas d’accès aux soins, à l’eau, pas de moyen de transport, etc.) ne sont pas comptabilisés dans les chiffres officiels. Déjà, en décembre, le prestigieux New York Times avait démontré, par la simple étude des actes de décès, que les victimes étaient plus d’un millier, et non 64 comme annoncé par le gouvernement. Ce dernier est d’ailleurs conscient d’être loin de la vérité, puisqu’il avait demandé à une autre équipe de chercheurs, en février, de mener une étude similaire.
Cette histoire rappelle forcément celle de Saint-Martin, où le chiffre officiel de onze morts (pour la partie française) est aussi très contesté. Pour rappel, les rumeurs évoquant des corps flottants partout, ou carrément des charniers, ont été démontées par de nombreuses enquêtes.