Le groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) officiellement créé le 25 mai, publie les premières mesures qu’il compte prendre pour endiguer le nombre élevé d’accidents de deux-roues et quad sur nos routes. Créé après le quatrième décès de l’année 2018, il se compose de la Collectivité, la police territoriale, la gendarmerie, la préfecture, le tout sous l’égide du parquet. Une liste d’actions a été établie pour diminuer le nombre d’accidents.
Plateau technique, ramassage collectif…
Les jeunes seront directement sensibilisés, via le collège Mireille-Choisy. Les conditions dans lesquelles ils passent et obtiennent l’ASR et le BSR, les autorisant à rouler en scooter léger, seront vérifiées.
Les touristes et saisonniers seront aussi prévenus des particularités de la route de Saint-Barthélemy à leur arrivée sur l’île, via les employeurs et les loueurs.
Un atelier pratique du deux-roues dédié aux saisonniers, jeunes conducteurs et professionnels sera mis en place. L’idée est de les faire conduire sur l’équivalent d’un plateau technique, pour qu’ils maîtrisent mieux leur engin et prennent conscience des risques.
Les licences et le respect de l’affichage de la réglementation dans les bars et restaurants seront surveillés. Il sera rappelé aux débitants de boisson qu’il est formellement interdit de servir une personne qui est déjà ivre. D’ailleurs, des tests d’alcoolémie seront mis à disposition pour que chacun puisse se tester avant de quitter l’établissement. Ceux-ci seront encouragés à mettre en place un système de navette pour les clients tant que pour le personnel.
Côté loueurs, ils devront se montrer particulièrement attentifs à la validité du permis de conduire de leurs clients, et seront juges de leur aptitude générale à piloter un véhicule. Cette disposition fait notamment suite à l’accident de quad qui a mortellement blessé un homme âgé de 89 ans, au mois de mars.
Les entreprises qui embauchent des saisonniers seront encouragées à organiser un ramassage collectif de leur personnel.
Enfin, côté Collectivité, une réflexion sur la qualité du revêtement des routes est entamée.
Contrôles plus poussés, saisies systématiques
Voilà pour la prévention. Mais la répression sera aussi accentuée. Ainsi, lors des contrôles routiers, la puissance et le volume sonore des deux-roues et des quads seront à chaque fois vérifiés. Les deux-roues seront systématiquement saisis, et détruits en cas de non-conformité (quad ou moto cross non homologué, scooter transformé, en mauvais état, ou dont l’origine n’est pas établie). Pour enfoncer le clou, le conducteur ayant un comportement répréhensible pourra voir confisqués ses autres véhicules.
Les peines de suspension de permis, de BSR, voire de conduire tout type de véhicule, seront systématiquement demandées. Ceci fait écho au Portugais jugé il y a deux semaines ; contrôlé ivre au volant de sa voiture, il a été de nouveau pris le lendemain, positif au test d’alcoolémie, sur un scooter cette fois.
Les dépistages sur les conducteurs de deux-roues seront plus fréquents, et les délais d’analyses toxicologiques raccourcis.
Les barèmes de suspension de permis pour les infractions routières seront harmonisés, entre le parquet et la Collectivité. Et une permanence mise en place, sept jours sur sept.
L’implication des bars... et des proches
En cas d’accident grave, les responsabilités éventuelles seront recherchées et pourront faire l’objet de poursuites : un établissement ayant servi de l’alcool à une personne visiblement ivre, un proche ayant prêté son véhicule, voire ayant laissé partir la personne malgré une alcoolémie flagrante, sans s’opposer, etc. Le but étant de responsabiliser l’ensemble de la population, notamment les professionnels. D’ailleurs, les établissements servant de l’alcool, avec ouverture tardive, verront les contrôles globalement renforcés, avec en cas d’infraction des poursuites pénales ou des fermetures administratives à la clé.
JSB 1284