En 2017, les faits de délinquance ont légèrement augmenté à Saint-Barthélemy, un effet du cyclone Irma. Par ailleurs, les autorités comptent surveiller de près le processus de reconstruction, notamment pour éviter le travail illégal.
En 2016, 418 faits de délinquance avaient été recensés à Saint-Barthélemy. L’année dernière, il y en a eu 24 de plus. « On a une légère augmentation de la délinquance générale, mais une baisse de plus de 10 % des atteintes volontaires à l’intégrité physique », détaille Samuel Finielz, procureur de la République de Basse-Terre. Ce qui fait gonfler le chiffre, ce sont les cambriolages commis après l’ouragan Irma. « Il y a eu trente cambriolages en 2017 sur votre île, contre dix en 2016. »
Lors d’une conférence de presse commune, la préfecture des Îles du Nord et le parquet ont insisté sur la gestion de la crise post-Irma, qui a surtout concerné Saint-Martin, « à 90% », souligne Samuel Finielz. « Sur les deux îles, on a eu 147 auteurs de pillages interpellés, pour 160 délits qui concernaient à 75 % des atteintes aux biens. On retrouvé 200 mètres cubes de marchandises volées. Et on comptabilise six affaires de détention d’armes, aucune à Saint-Barthélemy. »
La reconstruction sous surveillance
Avec l’ouragan, de nouvelles priorités ont été annoncées jeudi dernier. « Nous faisons de gros efforts en matière de lutte contre les fraudes », indique Samuel Finielz. « Il va y avoir des campagnes de contrôle des chantiers de reconstruction dans les semaines qui viennent, pour lutter contre le travail illégal. On va également s’intéresser aux conditions de travail des ouvriers, notamment en ce qui concerne les travaux en hauteur. Nous avons constaté que certains travailleurs, sur les toits en particulier, ne portaient aucun équipement de sécurité individuel. C’est de la responsabilité des employeurs. On ne veut aucun accident. »
Dans la même veine, le procureur et le Pôle concurrence de la Dieccte Guadeloupe s’attellent à un travail commun : « On tient à vérifier que les hausses de prix sur les matériaux de construction ne soient pas des pratiques anticoncurrentielles. On s’assurera qu’il n’y ait pas, par exemple, une pénurie de l’offre organisée pour faire grimper les prix, ou encore une entente entre les sociétés… »
Enfin, « nous allons mettre en place des opérations de
contrôle de l’urbanisme, afin de s’assurer
que les règles du plan de prévention des risques soient respectées. Pour l’instant,
les efforts se concentrent sur Saint-Martin, mais les mêmes opérations seront
menées à Saint-Barthélemy dans un second temps, en partenariat avec la
Collectivité », précise Samuel Finielz.
La réglementation à Saint-Barthélemy est très spécifique, puisque l’île ne possède pas encore de Plan de prévention des risques naturels (PPRN). Seul le code de l’urbanisme édicte des dispositions qui doivent être respectées. « C’est un langage de fermeté que nous voulons adresser à la population et à l’ensemble des acteurs du BTP. »
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La sécurité routière s'améliore
C’est l’un des points noirs de Saint-Barthélemy en matière de sécurité. En 2017, les chiffres montrent une amélioration. « C’est un point très positif, on a zéro mort sur les routes de l’île en 2017, alors qu’il y en avait eu trois en 2016 », indique Samuel Finielz.
Le procureur de la République de Basse-Terre salue « les actions mises en place à la fois par la police territoriale et la gendarmerie. Les opérations de contrôles ont en partie contribué à améliorer les choses, mais je pense qu’il y a aussi une prise de conscience de la population des dangers sur ces routes, de l’importance des équipements de sécurité... » Reste que les délits d’alcool ou stupéfiant au volant sont toujours monnaie courante sur notre île. Réponse : « Multiplier les opérations de contrôle, la confiscation des moyens de locomotion, et appliquer la fermeté au niveau judiciaire. »