Une touriste française est décédée jeudi 10 décembre alors qu’elle se baignait sur la plage de Baie Orientale à Saint-Martin, après un déjeuner sur la plage avec une amie.
Elle nageait assez loin de la côte quand un squale l’a attaquée. Âgée de 38 ans, la malheureuse a eu une jambe arrachée et des blessures au tronc, elle est décédée. A terre une témoin a entendu ses cris, donné l’alerte et un bateau s’est précipité sur place. Les deux personnes à bord ont sorti la victime de l’eau, l’un d’eux n’a pas hésité à se jeter à la mer pour la chercher, et l’ont ramenée au bord. Ils l’ont trouvée sur le ventre, très gravement blessée. Les secours arrivés entre-temps sur la plage n’ont rien pu faire, elle était déjà décédée.
Une autopsie sera pratiquée pour confirmer qu’il s’agit bien d’un requin, et essayer de déterminer l’espèce. En attendant la baignade et les activités nautiques ont été interdites à Saint-Martin, y compris sur les îlets, durant 48 heures. A Saint-Barthélemy la Collectivité appelle à la plus grande vigilance.
La victime était venue passer un long séjour à Saint-Martin, en congé sabbatique, elle se trouvait seule sur l’île depuis un mois.
Le soir du drame, la préfecture a tenu une conférence de presse à Saint-Martin. Mickael Doré, sous-préfet des Îles du Nord, a adressé ses pensées à la victime et à sa famille. Le pilote du bateau « indique avoir vu un requin alors que la seconde personne était à l’eau pour récupérer la victime », rapporte-t-il. « L’éventualité de l’attaque d’un requin est possible, nous avons des suspicions. Néanmoins, nous sommes dans l’attente de l’autopsie pour avoir des certitudes sur les circonstances de cet accident, afin de définitivement préciser ce qu’il s’est passé. »
Si les requins sont facilement visibles dans nos eaux, les incidents sont rarissimes dans la Caraïbe, pour ne pas dire jamais vus.
Océane Beaufort, spécialiste des requins au sein de l’association Kap Natirel, était présente à la conférence de presse. Elle a précisé que pour le moment il était difficile d’envisager une corrélation entre l’accident et l’échouage d’une femelle requin tigre de 2,57 mètres quelques jours plus tôt. « Cela me semble peu probable. » Tout en restant prudente sur l’espèce qui pourrait être mise en cause, elle a donné des détails sur le requin tigre, « potentiellement dangereux » car il aime les eaux très profondes (1mètre voire 50 centimètres d’eau lui suffisent) et peut cibler des proies de grandes tailles comme les tortues marines. Sa présence dans nos eaux est donc normale. « Toutefois les attaques d’humain sont très rares, il y en a eu 5 dans le monde en 2019. Si les humains faisaient partie du régime alimentaire des requins, on le saurait », assure-t-elle.
En termes de mesures, outre l’interdiction de baignade, « la première chose à faire est d’abord de s’assurer que nous faisons face à une attaque de requin », souligne Mickael Doré. « Cette situation ne s’est pas produite depuis des années en Guadeloupe et dans les Îles du Nord, on parle de 1995. Il y a certainement des mesures de prudence à rappeler aux baigneurs, mais nous le préciserons » une fois que la lumière sera faite sur la circonstance de l’accident. « Il faut laisser le temps aux légistes et au procureur de rendre leurs conclusions. »
