Saint-Barth - safe stbarth environnement prévention risques majeurs

Une enquête citoyenne pour mieux appréhender les risques naturels

Depuis plusieurs mois, une enquête a été soumise à la population dans le cadre du projet Safe Saint-Barth. Ce, dans le but d’évaluer les connaissances des habitants vis-à-vis des risques naturels majeurs qui sont susceptibles de s’abattre sur l’île (cyclone, séisme, tremblement de terre). Hier, mercredi 8 janvier, des chercheurs et enseignants de l’université Paul Valéry de Montpellier en ont présenté les résultats lors d’une réunion publique organisée à la capitainerie de Gustavia.

« Un rôle de médiateur »
Stéphanie Defossez, maître de conférence à l’université de Montpellier, Tony Rey, géographe et géomorphologue, ainsi que Eden Gréaux, ingénieure d’études, collaboratrice du projet Safe et rédactrice du questionnaire qui a été présenté aux habitants, ont donc présenté les résultats de l’enquête pendant une trentaine de minutes. « Il s’agit d’une grande enquête qui porte sur les risques majeurs, technologiques, sanitaires, etc, explique Stéphanie Defossez. Elle avait pour objectif d’évaluer le niveau de conscience des risques auprès de la population, de savoir si elle est suffisamment préparée mais aussi de mieux connaître ses besoins et ses attentes. » Tony Rey ajoute : « On a un rôle de médiateur entre les politiques et la population, avec l’idée de faire remonter ce dont la population a besoin. Avec pour but d’éviter dommages et victimes. »
Le questionnaires, long de 98 questions et sous-questions, était découpé en quatre thématiques : le sentiment d’exposition aux risques, le retour d’expérience et le vécu, la préparation face à un événement futur et les demandes d’informations. Et les résultats se sont avérés très différents de ceux recueillis auprès des populations d’autres territoires d’Outre-mer.

Une vraie culture du risque à Saint-Barth
« Saint-Barthélemy a bien conscience du risque, résume Stéphanie Defossez. Il existe une vraie culture du risque avec un ancrage des connaissances et une transmission des conseils. Que ce soit dans les familles, entre amis et voisins. De plus, Saint-Barth est une île qui dispose de capacités humaines, économiques et organisationnelles qui s’ajoutent à ces savoirs locaux. Tout cela fait que l’île est plutôt bien préparée. » A tout le moins pour le risque cyclonique. Car, en ce qui concerne les mouvements de terrain, les séismes ou les tsunamis, les interrogations des personnes qui ont répondu au questionnaire ont été nombreuses.
« C’était l’avantage de ce questionnaire, remarque Eden Gréaux, qui a un double effet. En répondant aux questions, les gens s’aperçoivent qu’il leur manque des informations sur certains sujets. Donc ils posent eux-mêmes les questions. » De plus, l’enquête a permis de confirmer que les personnes les plus inquiètes vis-à-vis des risques naturels majeurs sont les natifs ou celles qui ont déjà vécu un événement.

Des ateliers intergénérationnels
« Même si on est bien préparé pour les cyclones, il faut entretenir et élargir ses connaissances vers les autres risques », martèle Tony Rey. Ainsi, dans le cadre du projet Safe, les scientifiques aimeraient mettre en place des ateliers intergénérationnels mais aussi des actions de sensibilisation auprès des plus jeunes. « Il s’agit toujours de valoriser le savoir et sa transmission, insiste Stéphanie Defossez. Lors des entretiens, ceux qui parlent de tsunami ou de séisme, ce sont des locaux qui ont bénéficié d’une transmission familiale. » Eden Gréaux sourit : « pendant les entretiens menés pour mon mémoire, des anciens me disaient : petites cases, petites portes, pas de prise au vent. »
Lors de la restitution de l’enquête, mercredi soir, les scientifiques ont pu échanger avec les personnes présentes. Obtenir ce retour d’expérience indispensable. Aussi et surtout parce que le projet Safe Saint-Barth, initié en partenariat avec la Collectivité territoriale, va se poursuivre jusqu’en juin 2026. «Nous sommes sur une île avec une population très réceptive, donc il faut en profiter », se félicite Stéphanie Defossez.

 

Journal de Saint-Barth N°1598 du 09/01/2025

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