La hausse de la taxe d’enlèvement des déchets (TED) puis des tarifs en déchetterie pour les professionnels ont été évoquées dans plusieurs éditions du Journal de Saint-Barth depuis leur adoption en conseil territorial. Des questions qui ont d’ailleurs systématiquement provoqué des débats entre les élus territoriaux. Sur la pertinence de ces augmentations, mais aussi et surtout sur les conséquences qu’elles pourraient avoir sur certains commerçants et autres petits restaurateurs. Pour les professionnels, début janvier, le président de la Collectivité avait accepté de suspendre la hausse des tarifs. Mais celle-ci, après le passage sur l’île du président du Groupe Paprec, qui détient le centre de propreté de Public, a quelque peu accéléré la mise en application de la délibération. Ainsi, depuis le 1er juin, les nouveaux tarifs sont entrés en vigueur. Une série de hausses que le groupe d’opposition au conseil territorial, Saint-Barth d’Abord, dénonce. Dans une longue tribune, le groupe conduit par Romaric Magras remarque que « le coût du ramassage, du traitement et de l’élimination des déchets supporté par la Collectivité a toujours été nettement supérieur à la participation des particuliers et des professionnels », et souligne qu’il s’agit « d’un choix politique » assumé par les précédentes mandatures. « Il ne s’agissait pas de pénaliser les consommateurs, mais de les encourager à toujours déposer leurs ordures et autres détritus en déchèterie pour que ceux-ci soient traités, écrit le groupe. Cette politique visait à prévenir ainsi la prolifération de dépôts sauvages reposant sur une vision environnementale pour notre île. L’écologie ne doit être ni contraignante et encore moins punitive. » Toutefois, comme l’a rappelé le président Lédée à plusieurs reprises, notamment en séance du conseil, les tarifs n’avaient pas bougé depuis plus de dix ans. Saint-Barth d’Abord en convient.
Néanmoins, le groupe d’opposition dénonce « la brutalité avec laquelle cet ajustement a été opéré » et qui, selon lui, « ne pouvait que braquer les usagers». SBDA suggère : « Afin de ne pas pénaliser d’un coup les entreprises, l’augmentation aurait pu être étalée sur trois ans. » Et le groupe de s’interroger : « Investir dans une turbine de plus de 6 millions qui ne pourra alimenter qu’une trentaine de maisons en électricité, était-ce vraiment prioritaire ? (…) En mars 2022, beaucoup ont brandi l’étendard du changement comme étant de bon augure. Le changement a bien eu lieu. Mais est-il pourvu d’une vraie vision pour notre territoire? C’est moins sûr. » Il ne fait guère de doute que ce supposé manque de vision devrait revenir dans les conversations lors du prochain conseil territorial. Car il y en aura finalement bien un, le 29 juin, trois mois après le vote du budget, en mars.
La sénatrice Micheline Jacques intervient sur la gestion des déchets en Outre-mer |