Les actions des pouvoirs publics n’auront pas grand effet si les habitants ne se saisissent pas du problème. Beaucoup s’engagent et capturent eux-mêmes les chats errants qui les envahissent pour les emmener chez le vétérinaire.
Il n’existe pas sur l’île d’association de type Société protectrice des animaux. Ce qui s’en rapproche le plus est le groupe Facebook Saint-Barth Animal Action, qui n’a cependant aucune existence juridique. Ses administratrices, Pascale et Manue, s’engagent pour la cause animale, et militent toutes deux pour la stérilisation des chats. Il y a quelques années, à l’été 2015, elles avaient organisé une grande campagne de capture des harets. « On avait établi un planning quartier par quartier, au mois d’août, et réquisitionné toutes les cages disponibles », rappelle Pascale. « C’est beaucoup de travail, car il faut lever les cages trois fois par jour, ensuite amener les chats chez le vétérinaire, puis le relâcher au même endroit… » Au total, plus d’une centaine de félins étaient passés sur la table d’opération.
Les deux femmes donnent de leur temps et essaient de sensibiliser les 2.800 membres du groupe Facebook. « On voit des gens qui adoptent un chaton via Saint-Barth Animal Action, et quatre mois plus tard, ils postent une annonce en disant qu’ils ont une portée de chatons à faire adopter… » soupire Pascale. « Il y a aussi beaucoup de saisonniers qui adoptent un chat ou un chien, et le laissent sur place quand ils repartent. »
Goutte d’eau
Malheureusement, les actions comme celle de 2015 sont une goutte d’eau par rapport à la prolifération rapide des chats, qu’ils soient domestiqués ou errants. Quelques mois après, Pascale poussait déjà un coup de gueule : « Tous les membres de ce groupe on bien suivi la campagne de stérilisation des chats l’été dernier. Je ne comprends donc pas pourquoi nous trouvons une quantité incroyable de chatons à donner dernièrement sur ce groupe. Tout ce travail, sur le terrain et de communication pour rien ! (…) Nous n’avons pas besoin sur ce groupe de générosité hypocrite, mais des gens responsables, et qui aiment les animaux », écrivait-elle en avril 2016.
Car même si votre matou « est très casanier », comme le confie une propriétaire dont deux des quatre chats ne sont pas stérilisés pour l’instant, il sort, se balade, chasse, et vit sa saison des amours tranquillement… Avec des voisins ou des félins errants.
C’est pourquoi chacun doit s’investir à son niveau. Comme Fréderique, qui s’est lancée le 12 janvier dans une « opération stérilisation » dans son quartier de Flamands, après avoir emprunté une cage chez le vétérinaire. Ou encore Carole, qui a permis la stérilisation de sept chatons en onze mois… Les vétérinaires ont des cages à disposition, contre 80 euros de caution. Il suffit d’y attirer les chats, d’amener ceux qui n’ont pas l’oreille coupée chez un vétérinaire, qui fera le nécessaire.
JSB 1264