Les élus de la Collectivité ont refusé le “deal” soumis par un investisseur. Celui-ci proposait de financer la restauration complète de l’étang de Grand-Cul-de-Sac, en l’échange de l’acceptation d’un projet immobilier.
C’est un non unanime. Le Président de la Collectivité, le conseil exécutif et les élus des commissions environnement et urbanisme ont adressé une fin de non-recevoir à un groupe d’investisseurs, il y a quelques semaines. Celui-ci avait soumis à la Com une proposition au sujet de l’étang de Grand-Cul-de-Sac.
Voici le deal : les privés proposaient d’acheter certaines parcelles autour de l’étang, de financer et réaliser la restauration de ce dernier. En échange, la Com validait un projet immobilier de quatre villas siglées “eco-lodges”, près de l’étang et du lagon, incluant un remblaiement des petits étangs côté Nord-Est.
Les investisseurs, qui s’étaient adjoints les services de l’experte environnementale Deborah Brosnan, pointaient la dégradation importante de l’étang. Celui-ci est en effet en situation de perte de biodiversité, mais selon l’ATE, ni plus ni moins que les autres étangs de l’île voire de la Caraïbe. Depuis longtemps déjà l’étang de Grand-Cul-de-Sac n’attire plus les oiseaux, il n’a jamais été le plus fréquenté par les migrateurs, et sa mangrove se délite peu à peu.
La Collectivité projette de le restaurer depuis très longtemps, et pour cela elle a commencé à racheter certaines parcelles qui le bordent. Les négociations traînant en longueur pour l’acquisition de l’étang lui-même, elle envisage de soumettre au conseil territorial une déclaration d’utilité publique pour l’acheter et le réhabiliter. Bruno Magras a souvent fait part de son idée d’installer là un petit port dédié aux marins-pêcheurs. Le projet est complexe et coûteux, ce n’est pas demain qu’il verra le jour. Mais les élus ont préféré dire non aux investisseurs privés, quitte à retarder la revalorisation de l’étang.