Saint-Barth -

Réchauffement climatique, le scenario catastrophe pour Saint-Barth

Quelles conséquences pour Saint-Barthélemy si la température de la planète augmente de 1,5°C, comme le prédit le Giec (*) dans le “meilleur” des cas, d’ici 2030 à 2052 ? La réponse tient en un mot : catastrophe.

 

Selon le rapport du Giec publié le 8 octobre, la hausse de 1,5°C de la température de la planète sera atteinte entre 2030 et 2052. L’objectif des Accords de Paris est de ne pas dépasser ce chiffre. Mais les scientifiques annoncent qu’il est déjà trop tard. D’ailleurs, le Giec prévoit une hausse de la température moyenne annuelle de 2°C dans la Caraïbe d’ici la fin du siècle.

Concrètement, les effets du réchauffement climatique ne se limiteront pas à une température ressentie qui passerait de 30°C à 32°C. En tant qu’île, Saint-Barthélemy est en première ligne des effets climatiques, cela à très moyen terme.

 

Montée des eaux

Avec une température augmentée à 1,5°C, pas plus, le niveau des mers et des océans sera monté de 26 à 77 centimètres tout autour du globe, d’ici 2100. Dans 82 ans seulement. Le réchauffement favorise l’expansion des masses d’eau, sans parler de la fonte des glaces continentales. L’élévation du niveau de la mer amplifiera l’érosion du littoral et augmentera fortement les risques de submersion. A Saint-Barthélemy, gros problèmes en vue : la montée des océans s’accompagnera d’une poussée des eaux douces souterraines. Dégâts à prévoir sur les systèmes d’assainissement, fondations et citernes enterrées, destruction des infrastructures proche de la mer… De surcroît, avec ses étangs remblayés ou non, notre île court bien des dangers. Bon nombre d’habitations se retrouveront sous l’eau, sans parler de la zone d’activité de Public, des hôtels bien sûr…

 

Tempêtes et cyclones

Le calcul et la prévision de ces aléas climatiques restent très difficiles. Toutefois, les scientifiques s’accordent pour dire que s’il n’y aura pas forcément davantage d’événements en quantité –du moins, c’est impossible à prouver pour l’instant-, ils seront globalement plus puissants. Exemple : la saison cyclonique 2017, exceptionnelle avec trois ouragans de catégorie 5 qui ont traversé l’Atlantique en moins d’un mois…

 

Toujours côté météo, la saison sèche sera encore plus sèche, avec de fortes vagues de chaleur tropicale. Et la saison des pluies légèrement plus nourrie en précipitations.

 

Adieu récifs coralliens

Selon le rapport du Giec, 70% à 90% des récifs coralliens du monde disparaitront si la température globale augmente de 1,5°C. Avec 2°C de plus, ce sont 99% des coraux qui auront disparu des eaux. Tout un écosystème qui meurt, et qui cesse aussi de remplir son office de protection des terres. Saint-Jean ou Grand-Cul-de-Sac n’auront plus la même allure sans la protectrice barrière de corail.

 

Extinction d’espèces

Si le réchauffement climatique atteint 2°C, la perte des habitats naturels de certaines espèces les menacera encore davantage de disparition.

Le CO2 présent dans l’air participe à l’acidification des océans, qui menace directement des espèces comme les crevettes, le krill… De quoi déstabiliser l’ensemble de la chaîne alimentaire sous-marine.

 

(*) Giec : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (IPCC pour Intergovernmental Panel on Climate Change, en anglais), fondé en 1988 par l’ONU.


JSB 1298








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