Saint-Barth - Marie-Angèle Aubin

Marie-Angèle Aubin

Marie-Angèle Aubin : « J’aimerais qu’on devienne une île un peu plus écolo »

La nouvelle présidente de l’Agence territoriale de l’environnement est la conseillère Marie-Angèle Aubin. Elle a été élue face à Francius Matignon en conseil d’administration, vendredi 27 novembre.

La conseillère exécutive Marie-Angèle Aubin a été élue vendredi présidente de l’Agence territoriale de l’environnement. Elle succède à la sénatrice Micheline Jacques, démissionnaire. Au sein du nouveau conseil d’administration (composé d’élus, de personnalités qualifiées, d’un représentant du personnel de l’ATE et de représentants d’associations), elle a obtenu sept voix, contre cinq pour Francius Matignon qui était également candidat à la présidence.

Les votants ont sans doute préféré l’expérience : Marie-Angèle Aubin siège au conseil d’administration de l’ATE depuis 2012, et elle était déjà là lors de la création de cet organisme, après l’association Grenat. Au contraire, Francius Matignon a intégré le conseil d’administration de l’ATE il y a quinze jours seulement, et il n’est pas membre de la commission environnement à la Collectivité (JSB 1397). Marie-Angèle Aubin : « Lors de l’exposé de nos motivations, je leur ai dit que j’étais née sur l’île, que je l’avais connue dans toute sa beauté, et que je l’avais vue se dégrader. Il me tient à cœur d’agir pour la préservation de Saint-Barth. J’aimerais qu’on devienne une île un peu plus écolo ».

Un poste d’équilibriste
En tout cas, le poste sera délicat pour Marie-Angèle Aubin, déjà épinglée par son équipe à la Collectivité pour avoir pris des positions divergentes de la majorité Saint-Barth d’Abord, sur l’urbanisme ou encore les murets de Grand Fond. De plus, lors du conseil territorial du 6 novembre, Bruno Magras rappelait sa vision des choses sans prendre de gants : « Le jour où  l’ATE prendra des positions contraires à la volonté politique des élus, on changera l’ATE. Car l’ATE vit essentiellement du budget de la Collectivité. C’est un outil à notre disposition, qui mène  une politique de recommandations, d’analyse, mais ce n’est pas un contre-pouvoir qui décide de ce qu’il veut. » Pour mémoire, le budget de l’ATE tourne autour de 400.000 euros par an (il était plus proche des 600.000 avant le Covid), pour sept salariés à temps plein.

La nouvelle présidente ayant des ambitions vertes pour l’île, mais n’étant pas en odeur de sainteté au conseil exécutif, il lui faudra jouer l’équilibriste pour agir en faveur de l’environnement tout en restant dans le sillage de la Collectivité.

Il reste quinze mois de mandat, durant lesquelles Marie-Angèle Aubin rencontrera chaque semaine les agents de l’ATE pour faire un point sur les affaires courantes, ou davantage. Les dossiers en cours sont nombreux : les cabris en divagation, la prolifération de chats errants, l’assainissement dans les zones de réserve naturelle, l’importation de plantes et de bestioles cachées à l’intérieur... Marie-Angèle Aubin reprend des sujets qu’elle connaît déjà en tant qu’élue au sein de l’ATE. Mais elle compte en sus axer sa (courte) présidence sur trois objectifs de fond : diversifier les sources de revenus, d’abord. Mettre à plat les lourdeurs administratives qui peuvent freiner l’efficacité de l’ATE. Et aussi améliorer sa visibilité, faire de la pédagogie autour de ses missions.

Pour la réglementation proprement dite, c’est à la Collectivité que ça se passe, et pas à l’ATE. Marie-Angèle Aubin a l’avantage d’être aussi membre de la commission environnement, qui reste présidée à distance par Micheline Jacques. Là aussi il y a du travail : depuis les Assises de l’environnement il y a deux ans tout pile, aucune des annonces faites n’a été concrétisée. Le Code de l’environnement, en cours de révision depuis plusieurs années, est sur le bureau de Bruno Magras.

 

Journal de Saint-Barth N°1400 du 02/12/2020

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