Depuis deux semaines, les promeneurs autour de l’étang croisent quantité de poissons morts. L’Agence territoriale de l’environnement explique qu’il s’agit de tilapias, qui souffrent d’une eau trop salée.
Des dizaines de poissons morts, sur les rives de l’étang de Saint-Jean, gâchent un peu le paysage. Il s’agit de tilapias, «une espèce invasive qui détruit la biodiversité dans de nombreux lacs ou zones humides dans le monde », indique l’Agence territoriale de l’environnement qui a envoyé un communiqué à ce sujet.
Cette espèce originaire d’Afrique a été introduite « dans l’étang de Saint-Jean il y a plusieurs décennies. Ce sont des poissons d'eau douce à saumâtre, ils tolèrent bien une salinité importante mais ne peuvent pas passer toute leur vie dans de l'eau de mer. » C’est de là que vient leur mortalité ; depuis la reconnexion de l’étang avec la baie de Saint-Jean, les pluies n’ont pas assez adouci l’eau et la salinité est quasiment similaire à le mer. Trop élevée pour les tilapias, notamment de grande taille. Les poissons finissent par s’asphyxier. «Cette mortalité touche principalement les gros individus, qui ont tout de même eu le temps de se reproduire, ce qui explique la présence de nombreux petits », précise l’ATE. « Pour rappel, lorsque l’étang s’asséchait en saison sèche, la salinité de l’eau augmentait par évaporation et des milliers de Tilapias piégés dans des flaques finissaient par mourir. Certains oiseaux venaient se nourrir de ces poissons morts et tombaient malade. La quasi totalité des pélicans de l’île avait ainsi été décimée il y a quelques années. » Les poissons morts sont régulièrement ramassés par les agents de la Collectivité pour éviter que cela ne se reproduise. Des analyses régulières de l’eau de l’étang sont effectuées pour vérifier sa qualité. Mais l’ATE ne s’inquiète pas trop, car le tilapia est la seule espèce chez qui a été constatée cette mortalité. D’autres poissons vivent très bien dans l’étang de Saint-Jean, comme les tarpons et barracudas principalement : ce sont des poissons de mer, donc qui ont justement besoin d’une eau salée, et qui sont en général très sensibles à la qualité de l’eau. L’ATE en profite pour rappeler que toute pêche est interdite dans l’étang, même si le poisson est relâché après.
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