Si l’expression de « grand messe » doit être employée pour une réunion de la Réserve naturelle de Saint-Barthélemy, c’est sans nul doute à l’occasion du Conseil consultatif. Parce que celui-ci réunit un large panel des professionnels de la mer et de nombreux autres secteurs de l’île. Ce Conseil s’est tenu le vendredi 24 septembre. Avec, inscrit à l’ordre du jour, une longue liste de points à examiner. L’objectif était d’évoquer ces propositions mais aussi et surtout de se prononcer sur d’éventuelles évolutions réglementaires au sein de la Réserve.
L’un des premiers points abordés a été la restitution d’un rapport partiel qui porte sur l’état des baies de Marigot, Petit et Grand Cul-de-Sac. Pour les deux dernières, malgré la présence d’étangs « tampons » dans un piteux état, l’eau a été jugée de bonne qualité. En grande partie grâce à des courants importants qui ne permettent pas aux polluants venus de la terre de s’éterniser. En revanche, pour Marigot, la situation est plus préoccupante. « C’est la zone qui s’est le plus dégradée ces dernier temps », constate Sébastien Gréaux, directeur de l’Agence territoriale de l’environnement (ATE). Une solution a donc été avancée : la modification du schéma directeur des eaux pluviales. Un document qui date de 2002 et qui mérite donc une révision.
Parallèlement, le Conseil s’est vu proposer de passer de 71 à 65 bateaux au mouillage à Grand Cul-de-Sac. « On ne va pas mettre des gens dehors, rassure Sébastien Gréaux, mais lorsque des personnes perdront leur mouillage pour un non respect de la réglementation, il ne sera pas ré-attribué. »
Sur le territoire de la Réserve, certains appareils vont désormais être interdits. Comme les enceintes musicales, les groupes électrogènes, etc. Un mesure destinée à réduire le bruit sur ces zones protégées. La limitation du temps de mouillage va également évoluer à Fourchue et Colombier. Elle va passer de sept à quatre jours. Par ailleurs, il ne sera désormais plus autorisé de tirer des bord avec un foil dans le lagon de Grand Cul-de-Sac.
Une autre proposition a fait l’objet d’un débat contradictoire. Il s’agit d’interdire le mouillage des yachts à Colombier et à Fourchue. Une suggestion qui n’a pas exactement été accueillie sous des applaudissements. « J’ai du mal à croire que ça puisse nuire à l’économie, remarque Sébastien Gréaux. Sur 300 yachts à Noël, seuls quelques-uns mouillent à Colombier ou Fourchue. Le problème est qu’avec leurs énormes ancres ils labourent le fond de la baie. » Et de rappeler que « 60% des infractions » aux réglementations de la Réserve le sont par des yachts. Néanmoins, il faudra repenser la mesure qui, pour l’heure, n’a pas séduit les membres du Conseil.