Saint-Barth -

Les coraux en état de détresse absolue

Au mois de juin dernier, l’association Coral Restoration avait déjà pousser un cri d’alarme (JSB1428). L’apparition de la maladie SCTLD (stony coral tissue loss disease) en de nombreuses zones marines de l’île avait commencé à sérieusement affecter la santé des coraux. En début de semaine, après avoir plongé sur les sites touchés et régulièrement observés, des membres de Coral Restoration ont constaté une extension de la maladie.

« Plus rien dans 15 jours »
« C’est une catastrophe, commente simplement Didier Laplace. Les secteurs dans lesquels on travaille sont les seuls qui ne sont pas touchés par la maladie. D’ici à quinze jours, il n’y aura plus rien au niveau des récifs impactés. » Un état d’urgence plus que vital, par conséquent. Didier Laplace insiste sur le fait qu’il est plus que jamais indispensable de travailler à la protection des espèces présentes dans les lagons de Saint-Barth. Les zones de La Fourchue, Colombier, Gros îlet, Pain de Sucre, Petits Saints, Gouverneur et d’autres sont toutes affectées.
Pour mémoire, la SCTLD est une maladie mortelle pour les coraux. Elle a été observée pour la première fois en 2014 en Floride, selon l’Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens). Elle affecte plus de 20 espèces de coraux sur les 45 environs que comptent les récifs caribéens. Des espèces sont particulièrement sensibles tels que le corail fleur (Eusmilia fastigiata), le corail méandreux (Meandrina meandrites), le corail cierge (Dentrogyra cylindrus), le corail étoilé (Dichocoenia stokesii) ou encore les coraux cerveaux. La propagation de la maladie est extrêmement rapide et mortelle pour la plupart des colonies affectées. La maladie ne s’attaque pas uniquement aux coraux. En effet, elle se répercute indirectement sur tout l’environnement et notamment les poissons de récif.

Les « cornes » résistent
Parallèlement à cette funeste découverte, Coral Restoration constate que l’évolution du corail « corne d’élan Acropora palmata » introduit dans le parc marin du Gros îlet se porte à merveille, treize mois après son introduction. « On enregistre 100% de réussite dans ce projet d'introduction de diverses génétiques en réserve naturelle, où chaque étape réalisée par les membres à permis d'obtenir ce résultat », se félicite Didier Laplace. Il en va de même pour le corail « corne de cerf » introduit aux Petits Saints dans l’Aire marine éducative. Une consolation pour l’association qui ne compense toutefois pas ses inquiétudes quant à l’avenir des coraux sérieusement atteints par la maladie SCTLD.
   

Des parkings en moins, de la nature en plus
Coral Restoration se félicite de la décision prise par la Collectivité territoriale à Grand-Fond. En l’occurrence, celle de ne pas, comme prévu initialement, transformer une parcelle sauvage en places de parking. « On garde le côté naturel de Grand-Fond », salue Didier Laplace, qui remercie au passage le soutien de l’Agence territoriale de l’environnement. Au lieu de bétonner pour ajouter des places de stationnement, la Collectivité a opté pour la mise en place de rondins en bois.
Dans le même temps, Coral Restoration salue aussi les travaux d’assainissement réalisés par l’hôtel Christopher. « Ils ont fait leur boulot et grâce à cela, le récif est redevenu sain », affirme Didier Laplace. Sans doute est-ce une des raisons qui ont permis à l’établissement de décrocher, voilà quelques mois, le label Green Globe.

 

Journal de Saint-Barth N°1443 du 21/10/2021

Se loger, une quête désespérée
5,7 tonnes de déchets collectés
Menace mortelle sur les coraux

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