Saint-Barth -

Les boues de Saint-Jean pour reconstruire la dune de Saline ?

Plutôt qu’une évacuation coûteuse vers Saint-Martin, les boues retirées de l’étang de Saint-Jean pourraient servir de remblai pour sécuriser la dune de Saline, si les propriétaires acceptent l’idée de la Collectivité.

Il est peu probable que la dune de Saline, qui s’est effondrée de moitié sous l’effet du cyclone Irma, résiste à un nouvel ouragan, même moins puissant. Si elle cède, c’est l’ensemble du quartier qui sera complètement inondé.

Pour la sécuriser, la Collectivité projette de remblayer l’arrière de la dune, avant de recouvrir le tout de terre végétale. « Il y a urgence, pour la sécurité des habitants », assure Sophie Durand Olivaud, directrice des services techniques. Dans le même temps, à Saint-Jean, le curage de l’étang se poursuit, et les tas de boue poussent un peu partout dans le quartier.

« Dans le cadre du marché, on a une filière pour les évacuer vers Saint-Martin», précise-t-elle. « Mais on a émis l’idée de mettre ces boues à l’arrière de la dune, puis du remblai noble par dessus. » Avant cela, des études ont été faites pour vérifier les composants de ces boues, que Sophie Durand Olivaud préfère appeler sédiments. « On a fait faire des analyses tout au long de l’étang, en 2015, en lien avec l’ATE, par le cabinet Créocéan. Tous les composants, eau, sels, métaux etc. ont été étudiés, tout ce qu’il y a dans les sédiments. » Au vu des résultats (lire encadré), « on considère que ces sédiments, un mélange d’argile et de sable, sont valorisables. Mais encore une fois, l’enjeu n’est pas de savoir que faire de nos boues, mais comment sécuriser Saline. »

Toutefois, la solution des boues est encore en pourparlers avec les nombreux propriétaires qui bordent la dune de Saline. Favorables au premier abord, il semblerait qu’ils aient maintenant des réticences. Les discussions sont toujours en cours.

Côté mer, sable, plantes et palissades

Côté mer, un projet en association avec l’Agence territoriale de l’environnement et Green Saint-Barth est déjà lancé. Du sable sera ramené de la plage vers la dune, pour que celle-ci s’épaississe, aidée par les plantes de bord de mer soignées par Didier Laplace, et par des ganivelles (petites palissades) plantées dans le sable pour le retenir.

La dune ne reprendra pas son volume initial en une semaine, mais ces dispositifs devraient naturellement l’aider à gonfler.

 

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Normes N1 ou N2, comment ça marche ?

Les composants des sédiments extraits de l’étang de Saint-Jean sont analysés selon des normes nationales. La présence de métaux et de PCB est classée selon deux seuils : N1 et N2. Une limite de milligramme par kilo est fixée pour chaque élément (arsenic, cadmium, mercure, cuivre, chrome, plomb, nickel…) Au global, si les sédiments sont en dessous du N1, on considère que l’impact des métaux est négligeable. Entre N1 et N2, des investigations supplémentaires peuvent être demandées, selon la proximité du résultat d’analyse avec le palier bas ou le palier haut. En revanche, si les taux atteignent le niveau N2 ou le dépassent, toutes les opérations peuvent être interdites. En ce qui concerne les boues de l’étang de Saint-Jean, les analyses sont bonnes. Seulement deux composants dépassent le niveau N1, de quelques milligrammes : le cuivre et le phosphate. Elles sont donc considérées comme inoffensives pour l’environnement et la santé.



JSB 1283

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