A 8 kilomètres de l’île de Grenade, le volcan sous-marin Kick’em Jenny est en phase éruptive. Réveillé depuis quelques jours, représente-t-il une menace pour Saint-Barthélemy ? Lundi, le niveau d’alerte a été relevé du jaune à l’orange. La navigation est interdite dans un rayon de 5 kilomètres autour du volcan. Les spécialistes assurent qu’aucun risque de tsunami n’est à l’ordre du jour, même pour les îles proches. Mais les autorités surveillent attentivement le Kick’em Jenny. «C’est un volcan explosif, c’est en ce sens qu’il est particulièrement dangereux », indique Pascal Saffache, docteur en géographie à l’université des Petites Antilles, à Martinique 1re. « C’est un volcan dont l’un des flancs pourrait potentiellement s’effondrer et générer un tsunami ; mais c’est aussi un volcan qui pourrait entrer en éruption, soulever une colonne d’eau relativement importante et générer une onde qui se propagerait à travers les Petites Antilles. »
Le 24 juillet 1939, une éruption avait provoqué un tsunami en Martinique et vraisemblablement en Guadeloupe. Selon le professeur, «en cas d’éruption majeure, un tsunami de forte amplitude pourrait atteindre non seulement les îles les plus proches (Grenadines, Saint-Vincent, Sainte-Lucie et la Martinique) mais aussi les territoires un peu plus éloignés comme La Barbade, Trinidad-et-Tobago, les côtes vénézuéliennes, l’archipel guadeloupéen et même Porto Rico. » (*) Donc, potentiellement, Saint-Barthélemy aussi, à condition d’une éruption très puissante du Kick’em Jenny. Lors de celle de 1939, des matériaux volcaniques ont été projetés à plus de 270 mètres au-dessus du niveau de la mer. Aucun témoignage n’indique que Saint-Barthélemy a été touchée par la vague de 2 mètres qui a suivi.
(*) Saffache, P. (2014). "Les tsunamis menacent-ils réellement les Antilles ?" in Cruse & Rhiney (Eds.), Caribbean Atlas.
JSB 1271