« Vers
la création du label bleu » : c’était le thème de la conférence animée par Ernest
Brin lors des Assises. Le directeur du port de Gustavia a démontré qu’avant d’obtenir le Pavillon Bleu, gage international d’exemplarité environnementale, il restait fort
à faire…
Ernest Brin est venu avec le cahier des charges du label Pavillon Bleu, graal des ports du monde entier qui atteste d’une gestion environnementale exemplaire des ports. Quarante critères à respecter pour pouvoir prétendre à l’obtention de ce label. Et le port de plaisance de Gustavia est loin de cocher toutes les cases… Sur la gestion des déchets, par exemple, « ils demandent un plan de traitement des déchets produits par les navires. Nous avons le notre, malheureusement je suis obligé de vous dire qu’il est dépassé depuis longtemps. »
Parmi les critères impératifs pour prétendre au Pavillon Bleu, il faut aussi un système de « pompes de relevage des eaux grises et eaux noires des bateaux. On n’en a pas, zéro sur vingt », balaie Ernest Brin. « Eau et électricité à disposition : on en a, mais pas pour les grosses unités. Avec 32 ampères, elles ne vont pas aller loin. » Plan zéro carbone, utilisation d’énergie renouvelable, matériaux écologiques dans les installation sud port, accessibilité aux personnes à mobilité réduite, produits chimiques proscrits dans les jardins qui bordent la rade, actions d’éducation à l’environnement… La liste est longue.
La première des mesures à prendre serait l’installation d’un système de pompage des eaux usées, qui en plus contiennent généralement des produits chimiques agressifs pour le milieu. Plusieurs solutions : « Une station de pompage permanente, une station mobile ou un raccordement au réseau général d’assainissement. Une étude sur ce dernier point est en cours. » Côté port de commerce, en revanche, l’eau reste de très bonne qualité. « On a une chance extraordinaire, on a même des oursins blancs accrochés à nos palplanches. »
Côté port de commerce, le directeur livre les chiffres exponentiels de l’activité d’importation et exportation (principalement de déchets) : « En 2007, nous recevions 3.828 containers EVP (équivalent vingt pieds, ndlr), contre 8.830 en 2018. Nous allons dépasser les 9.000 cette année. Tout ça dans une installation portuaire qui n’a pas tellement changé ni au niveau de sa taille, ni au niveau des infrastructures et des routes », explique-t-il. Ernest Brin milite pour un agrandissement du port de commerce, un aménagement des lieux afin de pouvoir mieux organiser la marchandise, un parking pour les employés du port, la réfection de la gare maritime qui accueille les touristes… « Sur pas mal de ces points, je me bats depuis des années. Je ne dis pas que nous devons devenir Monaco, mais bon… C’est une décision politique, et je ne peux pas prendre de décision à la place des élus. »
JSB 1307