Jusqu’à présent, Ouanalao Environnement s’est contenté de diffuser une communication « en interne » auprès des hôtels, des restaurants et autres établissements qui reçoivent du public. Mais il semble que cela ne suffise plus. Depuis environ deux semaines, le centre de tri et de collecte des déchets de Public constate un important relâchement dans le respect des règles, pourtant simples, du tri sélectif. « En ce moment, on retrouve des trucs dégoûtants dans les sacs », se plaint une salariée. De fait, lorsque les sacs collectés sont déchirés par les machines et que leur contenu se répand sur le tapis roulant sur lequel les agents effectuent un tri minutieux, ce ne sont même plus les petites dérivent habituelles qui défilent sous leurs yeux.
De la viande en décomposition
Parmi le verre et le métal alimentaire apparaissent des appareils électro-ménagers, des pots de peinture, des couverts, des cordages de plusieurs dizaines de mètres, des bombes aérosols, mais aussi des abats et des quartiers entiers de viande et de poisson en décomposition. « On n’est qu’au début de la haute saison alors on se demande ce que ça va être après, peste l’employée de Ouanalao. On ne comprend pas comment on peut retrouver des trucs comme ça dans les sacs après avoir fait autant de communication auprès des différents établissements. » Par conséquent, Ouanalao Environnement s’est fendu d’un nouveau courriel dans lequel il rappelle - encore - les consignes à respecter et le fonctionnement du Centre. « Car malheureusement, beaucoup ne respectent pas le tri », regrette la direction.
Pour les quatre agents qui ont pour responsabilité de procéder au tri sur le tapis roulant, l’accumulation de déchets inappropriés dans les sacs censés être consacrés à la collecte sélective commence à les démoraliser. En plus de les dégoûter tant le spectacle est parfois répugnant. « C’est un gros manque de respect pour les agents », remarque la direction qui regrette de ne pas savoir avec précision d’où proviennent les sacs. « Quand ils sont déposés par les apporteurs, puisqu’ils sont récupérés dans le cadre de la tournée, nous ne savons pas d’où ils viennent. » Ni de quel quartier ni de quel établissement. Un inconvénient puisqu’une telle information permettrait de cibler la communication et, pourquoi pas, de sévir.
Interdire les sacs noirs?
Pour l’heure, hormis une plus large opération de communication pour rappeler les consignes de base, Ouanalao Environnement ne dispose d’aucun moyen d’action. Une réflexion porte toutefois sur l’instauration de l’obligation ne n’utiliser que des sacs transparents pour la collecte. Néanmoins, pour l’heure, aucune législation n’empêche d’utiliser des sacs noirs pour jeter le verre ou le métal alimentaire. Ce qui laisse de la place aux dérives pour les administrés les plus négligents.