Le 16 octobre 2023, pour la première fois, la préfecture des Iles du Nord a saisi le Conseil économique, social, culturel et environnemental de Saint-Barthélemy. Une saisine qui avait pour objet la rédaction d’un rapport destiné à anticiper les effets du changement climatique à Saint-Barthélemy. La préfecture ayant effectué la même démarche auprès du CESE de Saint-Martin. Le 12 avril, le président du Conseil de Saint-Barth, Pierre-Marie Majorel, a remis son rapport en main propre au préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton.
« Sur nos petites îles, pris dans les contingences du quotidien, nous vivons sur un temps court et il est parfois difficile de se projeter dans l’avenir, le futur, explique le représentant de l’Etat. Mais compte tenu des évolutions climatiques, on peut légitimement se poser la question de savoir combien de temps le modèle unique de Saint-Barthélemy va pouvoir perdurer. Pour cela, nous avons besoin d’une réflexion critique. Car nous évoluons dans l’une des régions du monde la plus touchée par le phénomène du changement climatique. On le constate sur les questions de transport, d’énergie, de logement, etc. Or, il y a une absence totale de prise de conscience de ce phénomène sur la réalité pratique de nos îles. » Le CESCE a donc été mandaté pour mener cette réflexion.
« Nous avons tout fait nous-mêmes, avec les moyens du bord », assure Pierre-Marie Majorel. Si le président du CESCE reconnait que les réponses apportées au questionnaire mis en ligne n’ont pas été nombreuses, il remarque qu’elles ont été « très éclairantes ». Il souligne également le précieux concours des membres de l’université de Montpellier 3, qui conduisent le projet Safe Saint-Barth, et de l’université des Antilles « pour disposer des informations les plus fraiches possibles », précise Pierre-Marie Majorel, qui mentionne aussi l’Agence territoriale de l’environnement, l’association INE (Island nature experience) et le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières).
Afin de préserver le modèle économique de l’île ainsi que son mode de vie, le CESCE a émis une série de préconisations. Comme celle de développer des circuits courts pour les approvisionnements, de multiplier l’installation de citernes, de préserver le récif corallien en lui ajoutant des coraux artificiels, mais aussi en poussant les entreprises et la Collectivité à privilégier l’économie circulaire et le développement local par l’agriculture et l’élevage.
En mai, la Cop (conférence des parties) se réunira à nouveau pour travailler autour de différents ateliers consacrés, notamment, à l’urgence climatique.