Vendredi matin, les élèves de l’île, ainsi que l’hôtel de la Collectivité, ont pris part à un exercice d’alerte et d’évacuation tsunami.
Vendredi, 10h05. A Gustavia, les écoliers sont en classes, quelques-uns s’ébrouent encore dans la cour, quand la sirène retentit. Une minute et 41 secondes d’alarme, puis un message vocal diffusé dans les haut-parleurs. « Un séisme majeur a été ressenti à 800 kilomètres des côtes de Saint-Barthélemy », récite une voix grave. En même temps, les autorités et responsables d’établissements sont avertis par un message vocal, sur leur téléphone, d’un risque tsunami imminent. Ils reçoivent les dernières consignes. Attendre l’ordre pour lancer l’évacuation, respecter les règles du PPMS (Plan particulier de mise en sûreté), s’assurer que tout le monde prenne bien part à l’évacuation et ne pas revenir en arrière… 10h20, ding-dong, un son cloche. « Evacuez en direction des sites refuges ».
D’où le blocage temporaire de la circulation, vendredi matin, de Gustavia vers Lurin. Des files de petits main dans la main, et leurs enseignants en gilets fluo, ont suivi les panneaux d’indication récemment installés, direction les sites refuges identifiés au préalable. Toutefois, pour les élèves de Gustavia, le site refuge ne sera jamais atteint. La police territoriale a arrêté le groupe à 80 mètres de là, pour éviter de trop perturber la circulation et de laisser les petits au bord de la route, risque inutile.
Tous sauvés
Une fois à l’arrêt, les enfants sont ravis. L’appel est fait, tout le monde est bien là, classe par classe. « On est tous sauvés, c’est bon ! » Quelques minutes encore, avant de retourner vers les établissements scolaires.
Les écoliers de Gustavia se sont réfugiés près du futur hôtel Carl Gustaf ; les collégiens sur le parking de l’hôpital. Assez haut, selon les experts, pour ne courir aucun danger en cas de tsunami. Pour ce qui est des agents de la Collectivité, là aussi, l’évacuation vers les hauteurs de la Pointe s’est déroulée sans difficulté.
Clémenceau Magras, responsable de la sécurité civile, dresse un bilan positif de l’exercice, avec quelques axes à améliorer : « Il faudra qu’on travaille sur l’amélioration de la diffusion de l’alerte. La sirène, on l’entend bien, mais le message dans les haut-parleurs doit être plus audible », détaille-t-il. « A première vue, ce système donne de bons résultats sur les zones de concentration de population. » Sirènes et haut-parleurs seront installés progressivement au port, à l’aéroport, à Public, au stade…
Et pour les autres quartiers soumis au risque tsunami, comme Saline ou Grand Fond, comment les habitants seront avertis ? De la même manière, sans doute. Pour l’instant, aucun plan prévis d’implantation de sirène n’est fixé. « Je mûris ce projet depuis longtemps, nous n’en sommes vraiment qu’au début du dispositif, qui répond à une carence. »