L’Agence territoriale de l’environnement publie une mise à jour de l’inventaire de tous les animaux, insectes, poissons, mollusques... repérés sur notre territoire. Un travail de longue haleine pour une base de données qui s’étoffe avec les année.
Dans son dernier bulletin d’information, publié mardi, l’Agence territoriale de l’environnement publie une mise à jour de la liste de la faune locale de Saint-Barthélemy. Plus de 1.400 espèces, endémiques ou non, sont recensées.
« Plus qu’un inventaire, c’est une compilation bibliographique de tout ce qui existe sur internet et dans les livres », souligne l’auteur Karl Questel. « Ça va de l’ouvrage de Michel Magras paru en 1988 à celui de L’Herminier qui date de 1815. On se base aussi sur de simples observations, ou sur les données récoltées par des associations. Juste avant la publication de la liste, par exemple, on a pu accéder au travail d’inventaire des fourmis mené sur l’île par Saint-Barth Essentiel. Et si une espèce figure dans plusieurs références, on cite toujours la plus ancienne. »
Cette liste n’est pas figée et bouge en permanence, mais elle n’est réactualisée que de temps en temps, car le travail de recherche est énorme. « Les systèmes de classification des espèces varient beaucoup, surtout avec la génétique », explique Karl. « Par exemple, j’ai trouvé un solifuge (une petite araignée, ndlr) à Anguille, alors qu’on pensait cette espèce endémique de Saint-Barthélemy. Des analyses sont en cours pour vérifier si c’est bien la même… » Auquel cas, le solifuge en question ne sera plus endémique de notre seule île mais du banc d’Anguille, qui comprend aussi Saint-Martin.
« Ce n’est pas la vérité absolue »
« La liste actuelle recense 1.478 espèces, mais il y en a beaucoup d’autres qui sont en stand-by. C’est-à-dire qu’on les a vues, on sait qu’elles sont présentes sur l’île, mais elles ne sont pas encore identifiées avec certitude. »
Le bulletin de l’ATE a été publié mardi, et en une seule plongée le week-end précédent, Karl Questel a déjà rencontré plusieurs espèces de poissons qui ne font pas partie de la liste…« D’autres espèces, comme le quiscale merle que l’on voit à Saint-Martin, figurent dans la liste alors qu’elles ne sont sûrement plus sur l’île. En tout cas, elles n’ont pas été vues depuis très longtemps. Mais elles restent considérées comme indigènes », explique l’agent de la réserve. « Ce n’est pas la vérité absolue ». Lorsqu’une nouvelle espèce est découverte, ce qui arrive assez fréquemment notamment chez les insectes, elle est classée endémique, jusqu’à preuve du contraire.
Un travail de fourmi mené sur notre île par l’ATE, et à une échelle plus globale par des scientifiques passionnés. Car dans les cas où l’identification est trop compliquée, des scientifiques de la région sont mis à contribution, le plus souvent bénévolement.
7,3% d’espèces exotiques
Sur les 1.478 espèces recensées, 7,3% sont exotiques. Elles ne sont pas censées, au départ, vivre à Saint-Barthélemy. Certaines sont invasives, d’autres non. « Il suffit de peu pour que les conséquences soient fâcheuses », commente Karl. « Par exemple, un chat menace potentiellement tous les reptiles et quasiment tous les oiseaux. » Ces considérations ne figurent pas dans l’inventaire, qui recense simplement leur présence sur l’île.
Le document, à l’instar de celui sur la flore qui est également en construction – une liste de plantes endémiques de Saint-Barthélemy a déjà été publiée -, pourra servir de base à une éventuelle réglementation.
> Pour consulter la liste de la faune de Saint-Barthélemy, téléchargez le Bulletin de l’ATE n°3 sur www.agencedelenvironnement.fr. Pour en savoir plus sur les espèces de la région, rendez-vous également sur le blog de
Karl Questel, biodiversiteantilles.blogspot.com.